Récit de notre voyage de Mai 2014 au Sud du Maroc, dans ce qu’on appelle le Sahara Occidental .
Ce raid MAROC 2014 se déroule sur 3 semaines du 6 au 26 Mai 2014.
Nous sommes 2 équipages : Guy et Sophie sur le land 110 TD5 à toit levable et nous sur notre fidèle légende 110 TD5 à toit levable également.
Nous faisons des raids avec Guy, quasiment tous les ans depuis 1986, autant dire que nous nous entendons très bien.
Comme d’habitude, c’est Guy qui a préparé soigneusement et longuement le parcours qui se déroule en majorité dans ce qu’on appelle le Sahara Occidental; à l’écart des agglomérations et autres sites touristiques.
Le Sahara occidental est une zone en forme de triangle ,au Sud du Maroc, délimitée à l’Est par l’Océan Atlantique, à l’Ouest par la frontière mauritanienne et au Nord par les montagnes de l’Atlas marocain
Le 06/05/2014
Départ de la maison maison à 126 575 Km , pour retrouver Guy et Sophie à proximité de Sètes où nous devons prendre le bateau. Embarquement sans problème après un très bon déjeuner à Bouzigues.
Le 08/05/2014
Débarquement du bateau à Tanger Med.
Sur l’autoroute qui doit nous mener à Casablanca, et dès les premiers kilomètres, le land de Guy fait un bruit inquiétant et qui va en s’amplifiant : Après avoir mis les roues AV sur des chandelles et lancé le moteur en 5e, la cause est entendue : C’est le pont avant qui est mort.
On se dirige donc à petite vitesse vers la concession Land Rover de la ville de TANGER à une trentaine de Km . Là : pas de pièce disponible dans tout le Maroc avant 3 semaines ! On leur demande donc de démonter l’intérieur du pont et l’arbre de transmission pour pouvoir repartir en 2 roues motrices.
Le soir cela n’est pas fini et on nous le promet pour le lendemain 10h .
On va coucher dans un Ibis avec piscine proche du garage. Le lendemain à 10h ils nous demandent de venir constater qu’après démontage, un roulement de pivot est cassé : la voiture ne peut donc pas rouler et le roulement n’est pas disponible au Maroc en neuf !
Ils nous donnent l’adresse d’un vendeur de roulement à l’autre bout de la ville : on loue un taxi et Guy et moi y allons : roulement non en stock!
De là, avec l’aide du chauffeur de taxi qui ne parle que l’arabe nous « écumons » une dizaine d’officines de pièces diverses puis cinq ou six casses autos : La première est en fait un immense hangar de 200 m de long , rempli de moteurs, ponts, boites, entassés en désordre.
Il faut donc regarder dans chaque tas si il y a quelque chose qui ressemble à un pont avant de Defender , le sortir, démonter un pivot pour voir si le roulement est le bon et….recommencer.
Hangar plein de piéces
A 17 h, dans la dernière casse, plus traditionnelle, qui nous restait à visiter, on trouve le roulement !
Retour fissa avec le taxi pour essayer d’arriver au garage avant le fermeture pour le week-end à 18h car nous sommes Vendredi.
Sur le retour, d’embouteillage en embouteillage, nous arrivons au garage à 18h45 où le chef d’atelier, prévenu par téléphone, nous attend avec 2 mécanos et un chef d’équipe.
Ils ont fini avec le sourire à 19h30 : CHAPEAU !!!!
Sitôt après ; retour à l’hôtel Ibis pour y passer la nuit du 09 Mai avec départ le lendemain matin dès 7 h 30
Le 10/05/2014
Nous prenons l’autoroute puis la route pour rejoindre TIZNIT, en évitant MARRAKECH grâce à l’autoroute.
il fait 37 °c dans les montagnes à 1000 m d’altitude.
A 30 Km avant TIZNIT, premier vrai bivouac après 850 Km depuis TANGER Ville.
Bivouac dans une plantation d’eucalyptus.
Il fait 22° et du vent. Le lendemain matin on se lève dans le brouillard !
Le 11/05/2014
Nous poursuivons par la route vers TAN TAN où nous faisons les grands pleins puis direction SMARAH par la piste ; Il fait 47°C à l’ombre.
Bivouac dans un joli oued. Grosse chaleur : on met la bâche et… on fait un feu pour cuire la côte de bœuf de Guy.
Des chameaux ,assoiffés, s’approchent de nous et on leur donne un peu d’eau
Le 12/05/2014
Magnifique piste pour arriver à SMARAH vers midi : on complète les pleins ( 37,5 l)
Et on reprend la piste. On s’arrête à un puits désert et on arrive à prendre de l’eau à 15m de profondeur grâce à mon seau pliable et à ma corde : cela servira pour la douche de Guy et Sophie
Le soir ,bivouac dans la zone des roches bleues avec 42°C : c’est une immense étendue de dalles de pierres noyées dans le sable et d’un bleu azur intense que, malheureusement, les photos ne rendent pas.
De loin nous avions d’abord cru arriver sur un immense bidon-ville avec des huttes couvertes de bâches plastiques bleues ! D’après le guide de Gandini, certaines dalles présentent des gravures anciennes mais nous n’avons pu les trouver.
Le 13/05/2014
On chemine tantôt au cap, tantôt en suivant quelques traces ou des pistes anciennes, à moitié effacées.
Nous nous arrêtons à un puits pour prendre de l’eau (pour la douche) gracieusement offerte par les chameliers qui abreuvent leur troupeau. L’eau nous est versée directement au cul d’un ancien camion militaire américain.
Le soir, bivouac dans le sable, toujours 42°C avec un très fort vent du Nord qui n’a fait que se renforcer durant la nuit.
Au lever on change un amortisseur AR de Guy, dont la tige avait cassé la veille. On met 2 bonnes heures car rien ne va comme on veut : son amortisseur de rechange a un pas de vis abimé, on le redémonte après l’avoir posé, l’amortisseur de rechange que je lui donne ne va pas dans les trous de celui cassé donc on démonte l’amortisseur en avant du pont qui, lui, va bien à la place de celui cassé et on monte le mien à la place de l’autre amortisseur . En fait c’est Guy qui m’avait donné, il y a 3 ans les 2 amortisseurs que,depuis , je trimbale en rechange, c’est donc un juste retour des choses !
Le 14 /05/2014
Après le sketch des amortisseurs et toujours par 45°C, tantôt on suit de vagues traces ou pistes, tantôt on chemine hors piste en évitant le sable car Guy est en 2 roues motrices.
On traverse des paysages magnifiques et désolés où les rochers font peu à peu place au sable. On passe une bonne heure au contrôle de police que nous aurions pu facilement éviter. 50 Km plus loin nous passons un autre contrôle sans nous arrêter car nous ne l’avions pas vu . Les policiers nous poursuivent dans le désert avec leur pick-up Toyota et c’est leur klaxon qui nous alerte après 1 ou 2 km. Nous retournons au point de contrôle avec eux, et tout fini par rentrer dans l’ordre avec le sourire et les politesses d’usage mais après 1 heure d’attente au soleil.
Le soir, bivouac au milieu d’arbres rabougris avec un fort vent de sable et toujours 42 °C à quelques distance de la grande piste du Dakar que nous suivions.
Le 15/05/2014
Nous roulons quasiment hors piste toute la journée et il fait toujours plus de quarante degrés.
Quelques séances de déplantage de Guy avec la corde élastique au passage de zones de sable mou avec de grosses touffes d’herbe à chameaux.
Nous voyons des mausolées pré-islamique : en fait des alignements de pierres de 1 à 2 m de haut dressées verticalement façon menhir
Malgré nos efforts et les coordonnées données dans le livre de Gandini, nous n’arrivons pas à trouver les gravures rupestres qui y sont décrites.
Le soir bivouac au milieu de nulle part avec au menu des plaisirs :
-Douche pour tout le monde (chaude et rapide !)
-Blue lagoon sorti du freezer (glacé )
-Rosbif cuit dans le four portable de Guy (En fait une boîte pliable en tôle, que l’on met sur le gaz)
Le 16/05/2014
Arrivée à AOUSSARD pour refaire les pleins d’eau et de gas-oil après 920 Km de désert : nous prenons 120 l de gas oil et 45 l d’eau soit environ la moitié de nos capacités.
Puis nous prenons une route en direction de TICHLA, ville proche de la frontière mauritanienne : Au bout de 50 km nous sommes arrêtés à un barrage et obligés de rebrousser chemin, toute la zone de TICHLA étant zone militaire interdite.
Nous repassons à AOUSSARD avant de reprendre la piste en direction de BIR GANDOUZ..En chemin nous croisons un convoi militaire d’énormes camions américains transportant des chars de fabrication russe !
Le long de la route « interdite », nous voyons d’étrange constructions coniques, très hautes qui ne sont pas des huttes d’habitation ni des greniers.
Sur la piste nous trouvons un mausolé carré
Le soir, bivouac toujours au milieu de rien et toujours avec un vent très fort et 42°C.
Les pleins d’eau ayant été faits , on s’autorise une nouvelle petite douche .
Le 17/05/2014
On se lève, comme d’habitude, vers 6h et il fait… 15°C avec un vent froid venu du Nord.
Le matin nous tâtonnons beaucoup pour trouver le bonne piste, tantôt en suivant de vagues traces, tantôt en hors piste, tantôt en suivant des pistouilles qui ne vont pas dans la bonne direction mais nous rapprochent de notre tracé théorique. L’après midi c’est mieux et on finit par trouver la bonne piste qui devient peu à peu très sablonneuse ce qui nous oblige à dégonfler à 1 Kg AV et 1,4 Kg AR, surtout pour Guy qui est en 2 roues motrices. Malgré tout on a droit à un petit ensablement de Guy au milieu de grosses touffes d’herbe à chameau où je ne peux pas retourner le tirer. Un coup de plaques de désensablage et ça repart.
Le soir bivouac au creux d’une grosse barkhane posée au milieu d’un reg. Il fait 30°C avec un petit vent : Le Bonheur. Au menu : Spaghettis bolognaises avec une garniture de viande hachée faite par Patricia à la maison et stérilisée en bocaux de verre. En apéro, Americano préparé par Guy (glacé !)
Comme il fait très bon, on en profite pour ranger la voiture et combler les vides avec du linge sale.
Le 18/05/2014
Nous rejoignons la route côtière en fin de matinée après avoir suivi une jolie petite piste qui sinue entre les dunes, les amas rocheux et les étendues de cailloux semées d’herbes à chameaux.
Nous arrivons à BIR GANDOUZ, dernière « ville » avant la frontière de MAURITANIE, pour refaire les pleins d’eau et de gas-oil. Puis nous reprenons la route côtière mais en direction du Nord pour prendre une piste 200 km plus loin en direction de BIR ANZARANE.
Le soir nous bivouaquons dans un petit oued au nord de BIR ANZARANE. Il fait 35°C avec un petit vent. Etant un peu désœuvrés (pas de mécanique à faire) nous profitons du sol sableux pour monter ,pour la première fois , la grande tente tunnel que nous avons acheté avant de partir. Cette tente est prévue pour nous servir d’abri-salon-salle à manger en cas de pluie, ou de vent de sable.
Le 19/05/2014
Nous prenons des pistes pour rejoindre, à midi, une source d’eau artésienne chaude matérialisée par des bassins en béton de 40 cm de profondeur au milieu des tamaris.
C’est au bord d’un des bassins que nous déjeunons et prenons un peu de repos sous la bâche tendue entre les 2 voitures. Puis nous reprenons notre route en hors piste pour le reste de la journée en traversant des dépressions de sable blanc puis des plateaux caillouteux coupés d’oueds sablonneux plantés de végétation épineuse.
Le soir, bivouac dans l’un de ces oueds. Il fait 37°C avec du vent d’Ouest. Au menu :
- Apéro BLUE LAGOON avec foie gras sur toasts
- Pieds et paquets marseillais
- Gâteau moelleux au chocolat avec coulis au choix : framboises, abricots, myrtilles
La routine….
Un gros troupeau de chèvres et chameaux mené par un jeune gardien passe à distance, sans s’approcher : Sur ce point le Maroc a bien changé et c’est très bien.
Durant la nuit, une chevrette en quête du troupeau rejoint notre campement et se met à bêler en appelant sa mère.
Au matin elle était partie mais on retrouve le trou qu’elle a creusé dans le sable pour dormir juste à coté du Land.
Le 20/05/2014
Nous suivons d’abord une grande piste de camions marquée par des cairns en pierre de 2 m de haut puis nous cheminons hors piste dans des plaines sablonneuses avant de traverser des grandes dépressions où le sol est très mou avec de nombreux cailloux posés sur le sable ce qui nous empêche de prendre de la vitesse.
En roulant nous faisons fuir un lièvre des sables avec de très grandes oreilles.
Le soir nous bivouaquons en limite d’un très bel erg et nous faisons un feu dans le sable avec du bois ramassé dans la journée pour cuire des côtelettes d’agneau. Comme il y a beaucoup de vent frais nous décidons de monter la tente abri. Mais impossible de planter les piquets à cause des cailloux noyés dans le sable. Nous réussissons néanmoins à la dresser en l’attachant aux voitures et en lestant les pieds avec nos 8 plaques de désensablage chargées de cailloux. Cela nous permet de manger au chaud et surtout de faire des crêpes flambées à la mirabelle.
Le 21/05/2014
Nous partons en hors piste en suivant le bord du massifs de dunes qui s’étend jusqu’à l’horizon, Guy ne pouvant y pénétrer en 2 roues motrices.
Rapidement le terrain devient très difficile, formé de dunettes dures de 1m de haut posées sur des vaguelettes de sable. Nous avançons en faisant un véritable gymkhana mais en gardant une bonne vitesse pour éviter à Guy de s’enliser. Bref un vrai jeu vidéo qui ne permet aucune erreur et nécessite une concentration continue. Cela dure 80 km environ avant que le terrain ne devienne plus facile.
En fin de matinée, nous arrivons sur la route goudronnée juste avant la ville de LAYOUNE où nous faisons les pleins après 1000 km de désert soit 150 l chacun
L’après-midi, nous commençons notre remontée par le goudron vers TANGER Med, distante de 1500 km . Le soir nous nous éloignons de la route par une piste pour installer le bivouac au pied d’une falaise non loin de la ville de TANTAN. Nous montons la tente pour pouvoir déguster notre dernière bouteille de champagne à l’abri du vent et fêter dignement cette fin de raid.
Le 22/05/2014
Nous poursuivons notre remontée par la route et nous bivouaquons derrière une haie d’épineux et de cactus à une cinquantaine de km de MARRAKECH. Il fait très doux et nous passons une soirée très agréable après avoir révisé les voitures : contrôle huile et liquide de refroidissement, resserrage des boulons sur les transmissions, pression des pneus ,nettoyage du filtre à air.
Le 23/05/2014
Nous arrivons par le goudron à ASHILA, ancien comptoir espagnol entouré de remparts protégeant un petit port. Nous dormons sur la plage à coté du port après un bon repas dans un restaurant local.
Le 24/05/2014
Après avoir un peu traîné avant de reprendre l’autoroute direction TANGER Med, distant de 80 Km, nous quittons l’autoroute pour déjeuner au sommet d’une colline avec un magnifique panorama sur la région. Nous dégustons une fondue au fromage avec du jambon crû, que ,traditionnellement, Sophie prévoit pour le dernier jour du raid : EXCELLENT !
Puis nous rejoignons le port pour embarquer.
Départ du bateau avec 3 H de retard mais arrivée à SETE à l’heure, le 26 ( 8h45)
Le 26/05/2014
Nous débarquons et allons déjeuner avec Marie à MONTPELLIER, toute proche.
Arrivée à la maison le soir vers 19 H
Au compteur : 132871 Km soit un voyage de 6296 Km dont plus de 2000 Km hors goudron
FIN DU VOYAGE (Sniff )
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