Récit de notre raid en 4×4 de Mai 2016 dans le Grand Sud Marocain et le Haut Atlas.
Le 07 Mai 2016, nous avons pris le bateau à SETE, direction NADOR au Maroc, où débute notre raid de 3 semaines dans le Grand Sud Marocain avec retour par le Haut Atlas.
Nous sommes 5 voitures cette année et formons un groupe convivial qui se connaît bien pour avoir déjà voyagé ensemble à de nombreuses reprises.
Il y a ,bien sûr, Sophie et Guy sur le Defender TD5 blanc à toit levable, nos compagnons de route depuis plus de trente ans et l’âme de notre petite communauté.
Patrick et son Toyota 79 à toit Allcar,
Martine et Jean-Louis, mon frère, sur un Mercedes G à cellule Azalaï,
Martine et Thierry sur le Defender TD4 vert a toit XTEC,
Et enfin moi-même sur mon nouveau Toyota GRJ 79 à cellule Azalaï qui vient de remplacer mon fidèle Land TD5 gris à toit et aménagement XTEC.
Cette année et pour la seconde fois en 31 ans, mon épouse Patricia, n’a pu m’accompagner.
Débarquement à Nador, le 9 mai après un voyage sans problème à bord du SARDAIGNA, joli et propre petit ferry de la compagnie GNV.
Les formalités sont vite expédiées, Nador étant un port bien plus petit que Tanger Med où nous arrivons généralement.
Direction plein sud par les pistes après une cinquantaine de Km sur le goudron.
A midi repas au bord du lac du barrage Mohammed V, à l’ombre des eucalyptus.
Le 10 au soir, 1° bivouac « au milieu de nulle part » , en fait sur le plateau du Rekkam.
Le 11, nous poursuivons notre descente plein sud en longeant des oueds au pied de falaises ensablées. Partout des ânes , des chameaux et des chèvres en semi-liberté sous la surveillance très relâchée de gardiens de troupeaux, souvent très occupés par leur téléphone portable.
Le long de la piste, nous nous arrêtons au monument de René Estienne, du nom d’un militaire français tué au début du siècle par des bandits locaux au col de Belkassem tout proche.
Nous franchissons ce col par une piste difficile et caillouteuse
En poursuivant la piste, nous nous déroutons pour aller voir des gravures rupestres laissées par nos lointains ancêtres dans un petit massif de roches rouges au milieu de la plaine sableuse.
Plus loin encore les bergers ont laissé , bien en évidence au bord de la piste, des fossiles en « self service » : un fossile pour 10 dirhams à laisser sous un cailloux.
Lors du franchissement d’un oued, Guy, qui ouvre la route, fini par s’enliser. Un coup de treuil de Jean-Louis le dégage rapidement.
Le soir bivouac dans une plaine sablonneuse parsemée d’épineux.
Au menu : Fondue savoyarde à l’invitation de Guy et Sophie.
Le 12, toujours plein Sud en direction de l’erg Chebbi ( Merzuga) en suivant une large piste qui suit la frontière algérienne puis emprunte un oued avec des puits et des palmiers.
En début d’après midi, et par 42 °C , on arrive au pied des dunes de Merzuga.
Après quelques aller et retour car le sable est très mou, nous renonçons à la trace directe dans l’erg pour contourner le massif et pénétrer un peu plus loin au cœur des dunes où nous établissons un magnifique bivouac .
Le 13, nous nous avançons dans les dunes et retrouvons nos anciennes pratiques de conduite dans ce milieu très particulier. Jean-Louis et moi nous relayons pour ouvrir la route au groupe. La progression reste difficile car le sable est mou et changeant, et souvent nous avançons à contre-sifs .
En fin de matinée, Guy casse son pont AR : il nous faut sortir de l’erg au mieux et nous décidons de rebrousser chemin après avoir démonté les 2 arbres de roues et l’arbre de transmission AR pour faire du 4×4 de Guy, une…. traction avant.
A chaque creux, Guy s’élance puis il faut le tirer au treuil, ou/et le monter sur des plaques, pendant que d’autres reconnaissent à pied le chemin le plus « facile » à emprunter. Il passe la crête ainsi et l’on recommence.
En milieu d’après midi, alors que nous avons fait 2km dont 800m en 3heures (dixit le GPS), Guy casse le pont AV suite aux efforts hors normes fournis pour rouler en 2 roues motrices dans ce terrain très difficile.
Le Defender est maintenant totalement immobilisé, heureusement dans une cuvette à peu près plate ,propice au bivouac.
C’est là que passe un 4×4 local qui emmène un groupe de 4×4 hollandais « dormir dans les dunes ». Le guide nous promet de repasser en soirée avec un mécanicien et un pont de rechange, après avoir amené le groupe de touristes à leur bivouac.
Vers 18h le voilà de retour avec le mécano et un pont. Malheureusement, après démontage, le pont ne convient pas.
Le diagnostic est donné : le pont AR a cassé car un des boulons qui fixe la couronne s’est dévissé et est passé dans la « queue de cochon ». Le pont AV est cassé au niveau de la cage qui enveloppe et soutien le différentiel (rupture du métal ).
Ils remmènent les 2 ponts cassées et le pont de rechange en promettant de revenir le lendemain !
Le 14, journée de plage en attendant, un peu inquiets, le retour de nos sauveurs.
Vers 13 h ils arrivent avec le pont AR réparé et un pont AV d’occasion.
Remontage et vers 19h , après un essai dans les dunes, tout fonctionne !
Le soir excellent dîner avec, au dessert, les fameuses crêpes flambées à la mirabelle de Sophie avec Jean-Louis dans le rôle de l’incendiaire.
Le 15, nous ressortons des dunes et obliquons vers Merzuga. Le Def de Guy marche à merveille !
A Merzuga, nous refaisons les grands pleins .
Direction le Sud pour rejoindre un petit erg ou nous comptons bivouaquer au creux des dunes.
Au passage nous nous arrêtons devant un musée de l’automobile crée et entretenu par un riche quatarien. Ce musée est facile à identifier car il a une Ford modèle T planté dans sa façade, mais il est fermé.
Le soir bivouac dans les dunes avec douches car nous avons aussi fait les pleins d’eau .
Le 16, direction Sud-Ouest, pour gagner Zagora par la piste.
Piste magnifique, tantôt au milieu de montagnes ensablées, tant dans des oueds puis sur des plateaux avec des passages de petits cols.
Le soir bivouac à l’écart de la piste dans le sable d’un oued à sec.
Le 17, nous continuons la piste en direction de Zagora.
En fin d’après-midi, alors que le vent de sable se lève, nous suivons un oued avec de nombreux puits en pierres sèches, ce que nous n’avions encore jamais observé.
Nous approchons du village d’Oum Jrane, lorsque mon véhicule s’affaisse brutalement après un passage sur de gros cailloux : Les 2 lames paraboliques AR coté droit sont cassées ! Le Toy est immobilisé.
Alors que le nuit tombe et que le vent , en rafale, soulève des nuages de sable par 40°C, nous démontons les lames mais nous n’avons pas de solution de dépannage , même de fortune.
A tout hasard nous téléphonons au guide sauveur de Guy, l’avant- veille. Il est aux environs de Rabat à plus de 800 km ! Il nous promet de nous envoyer , dés ce soir, un 4×4 avec un mécanicien depuis Zagora qui est à 80 km de nous (dont 40 km de piste )
Le soir le mécano du grage « ALI » arrive depuis Zagora avec des lames de dépannage mais aucune ne va.
Il emmène les morceaux de lames et promet de revernir le lendemain ( bis repetitas !)
Le 18, nouvelle journée de plage mais en plein vent de sable et en priant qu’aucun orage ne vienne activer l’Oued où je suis totalement immobilisé.
En début d’après-midi le guide nous rejoint pour attendre , avec nous ,le retour du mécano. C’est l’occasion d’échanger sur le pays et le tourisme.
Le soir vers 19 heures le vent de sable s’arrête brutalement et, 5 minutes après, arrivée du mécano avec des lames neuves fabriquées dans la journée sur la base des morceaux .
Remontage, essai : tout va bien. Le mécano repart dans la nuit et nous dînons le cœur léger.
Le 19, direction le garage de Zagora ou nous arrivons vers 9h.
Au programme pour le Toy, renforcement des lames (anciennes à gauche et nouvelles à droite) par la pose d’une 3° lame de renfort plus courte.
Pour Guy, ressoudage des tiges d’amortisseurs AR cassées et reperçage du support.
Pour Thierry, contrôle général et changement de silent-blocs.
Pour Patrick, complément du niveau de boite transfert suite à une fuite.
Nous investissons un très joli camping voisin du garage pour nous y reposer et passer la journée puis la nuit à l’ombre des palmiers.
A midi, tagine et couscous dans une ambiance berbère, chaleureuse et bon enfant.
Le 20, route puis piste en direction de Foum Zguid.
Le long de la piste très sablonneuse nous visitons un ancien village en adobe avec des rues entièrement closes pour se protéger de la chaleur et du soleil.
Ce lieu nous a beaucoup rappelé le site de Ghadames en Libye, bâti sur le même principe et pour les mêmes raisons.
Puis nous rejoignons un massif de dunes somptueux composé de plusieurs ergs qui se suivent entrecoupés de regs.
Le soir bivouac soyeux dans les dunes, à quelques km de la frontière algérienne.
Le 21, poursuite de notre traversée des dunes puis passage difficile dans un reg planté d’épineux denses qui contrarient notre progression. Heureusement , après avoir un peu tourné en rond, nous tombons sur une ancienne piste qui nous permet de sortir de ce piège.
Bivouac dans un oued sablonneux.
Le 22, retour dans les dunes, après avoir croisé les restes d’anciens campements touristiques.
La progression reste difficile car cet erg, bordé de falaises , est un peu « dans tous les sens » sans orientation des dunes.
Le soir, alors que nous entrevoyons la sortie de l’erg, dernier bivouac dans le dunes.
Toujours magique !
Le 23, sortie des dunes pour rejoindre l’immense lac asséché de Kem Kem.
Piste d’abord tantôt sableuse, tantôt croûte de boue séchée, puis très caillouteuse et cassante pour traverser des massifs montagneux en direction de Foum Zguid où nous arrivons vers midi pour refaire les pleins.
Puis route et piste pour gagner Ouarzazate.
A 10 km de Ouarzazate, nous quittons la piste pour rejoindre Taharbilt ,un joli village abrité au fond d’un canyon.
Après palabre et paiement de quelques dirhams, un villageois nous autorise à bivouaquer sur son terrain : une bande de sable dans le creux d’un méandre de l’oued qui a creusé le canyon, au bord d’une eau claire et à l’ombre des palmiers !!!
ENCHANTEUR avec trempette pour (presque ) tout le monde.
Le 24, nous traversons Ouarzazate et prenons la route pour rejoindre les magnifiques gorges du Dades.
Avant midi, à l’entrée des gorges, Guy et Sophie nous quittent pour prendre leur bateau, en avance de quelques jours sur le nôtre.
Le spectacle des ces gorges renommées reste saisissant : hautes falaises ocres arides et nues, bordant des vallées encaissées tapissées de végétation au vert agressif et parsemées d’habitations éparpillées, aussi ocres que le rocher qui les domine.
Puis c’est le passage, toujours impressionnant, dans le secteur le plus étroit de gorges.
Petit à petit la piste s’élève vers le Haut Atlas pour culminer à 3000 m d’altitude (dixit le GPS). Visiblement le Toy de Patrick n’aime pas l’altitude : il ratatouille et peine à monter.
C’est à 2400m que nous trouvons en soirée l’emplacement du bivouac, non loin d’Immilchill, au bord d’un oued à sec . Beau soleil mais temps frais à cause de l’altitude.
Le 25, toujours par la piste ,direction le cirque de Jaffar en traversant quelques forêts de cèdres, malheureusement souvent décimés, au sens propre, par le vent ou la foudre.
En fin d’après-midi, arrivée à Midelt pour refaire les pleins, et bivouac au camping municipal, désert, accueillant et propre !
Le 26, direction Nador pour reprendre le bateau le 27 vers midi.
On prend la route puis la piste pour rejoindre le lac du barrage Mohammed V qui nous avait tant plu a l’aller.
Arrivée au bord du lac pour déjeuner. Comme nous ne sommes qu’à 80 km de Nador, nous décidons d’y passer l’après-midi et la nuit pour rallier directement le bateau le lendemain.
Il fait très beau et chaud, et les 4×4 sont à l’ombre.
3° journée plage du voyage avec baignade pour Martine (T), Jean-Louis et moi.
Délicieux !
Le 27, arrivée à Nador.
Nous refaisons les pleins à ras bords, autant à cause des grèves en France, que par suite du prix attractif des carburants marocains.
Puis nous prenons le bateau après des formalités un peu « poussives » et arrivons sans encombres et à l’heure à Sète, le dimanche 30 à 6h du matin.
Fin du voyage.
Merci à tous les participants pour leur engagement et leur entrain, et, comme toujours, merci à Guy pour nous avoir fournit une belle trace.
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