Récit de la 4° et dernière étape de notre voyage en Afrique Australe à bord de notre fidéle Toy GRJ 79 avec cellule Azalai, qui nous a mené de Mombassa à Capetown, entre le 03/09 et le 08/12/2017. La 4° étape est une traversée de l’Afrique du Sud via le Swaziland et le Lesotho.
La première étape de notre voyage était consacrée à l’Afrique de l’Est : Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie.
La deuxième étape était la traversée de l’Afrique australe d’Est en Ouest via la Tanzanie, le Malawi, la Zambie, le Botswana et la Namibie pour arriver à Walvis Bay.
La troisième étape faisait une boucle dans les dunes du Namib à partir de Walvis Bay au bord de l’Océan Atlantique.
Enfin, la quatrième étape nous amène de Walvis Bay à Cape Town via Johannesburg, le Swaziland et le Lesotho en traversant le Nord de l’Afrique du Sud d’Ouest en Est puis le Sud, d’Est en Ouest.
En tout un périple de 23000 km et 11 pays, organisé et guidé par Marilyne et Bruno d’East Africa Tracks, les fidèles accompagnateurs de nos 2 précédents voyages dans cette région.
4° Etape : De Walvis Bay à Capetown
Le 07/11/2017
Depuis Walvis Bay, nous prenons une grande piste pour rejoindre Solitaire puis Sesriem.
La piste sinue dans les montagnes, franchit des oueds encaissés avant de traverser des plaines sablonneuses.
De 15°c au départ de Walvis, la température grimpe à 40 °C à 16h à notre arrivée à Sesriem. Au passage nous franchissons le tropique du Capricorne avant de nous arrêter à Solitaire pour refaire le plein et déguster une délicieuse tarte aux pommes.
En effet, cette station service, isolée au milieu de nulle part, est connue dans toute la Namibie pour sa tarte faite maison et sa « décoration » à base d’épaves de vieilles voitures.
Sesriem est une halte à l’entrée d’un parc où l’on peut voir de hautes dunes.
Le camping est complet et la seule place disponible est en plein soleil. Plutôt qu’aller voir les dunes par cette chaleur, nous préférerons plonger dans la piscine et nous abriter sous la bâche tendue entre nos voitures. Mon frère Jean-louis, toujours (très) embêté par son turbo déficient, décide de nous quitter le lendemain matin pour aller directement à Johannesburg distante de 1700 Km. Grâce au téléphone et à Internet, un turbo reconditionné l’y attend dans un garage Mercedes. Nous l’y rejoindront dans 4 jours.
Au matin, un Oryx, visiblement épuisé par la chaleur, est couché au bord de la piscine : scène surréaliste !
Le 08/11/2017
Nous suivons de grandes pistes entre les montagnes avec de magnifiques paysages de sable et de savane entourés de roches rouges.
Régulièrement des antilopes et des oryxs traversent devant notre voiture. Après 400 km de pistes direction Sud, nous arrivons sur une route goudronnée qui nous amènera plein Est à Luderitz au bord de l’Océan.
Luderitz est un ancien petit port baleinier accessible après 100 km de route déserte passant entre des dunes. Nous passons de 37°C à 16°C en quelques heures !!!
Le camp est au bord de la baie abritée de Luderitz.
Luderitz s’est développée dès le début du vingtième siècle pour l’approvisionnement d’abord du contingent militaire envoyé par les allemands pour coloniser la région, puis pour celui des mines de diamant situées à une dizaine de km à l’intérieur des terres.
En fait de mines, il s’agit d’installations de triage des diamants que recèle le sable de cette zone . C’est le cas du site de Kolmanskuppe relié à la ville par une voie ferrée.
Le 09/11/2017
Nous quittons Ludériz et refaisons à l’envers la route de 130 km qui permet d’y accéder.
Puis nous prenons le goudron sur 300 km en direction du Sud pour arriver sur la rivière Orange qui sépare la Namibie de l’Afrique du Sud.
Une belle piste nous permet de longer cette rivière avec de magnifiques paysages d’eau bleue, de roches ocres-grises, de sable blond et de verte végétation.
En fin d’après midi, nous trouvons un bivouac sablonneux éloigné de la piste.
La soirée crêpes communes prévue au menu du dîner est reportée à demain car il y a trop de vent.
Le 10/11/2017
Par de petites pistes de montagne nous rejoignons d’abord, la station thermale de Ai-Ais où nous refaisons les pleins.
C’est une vallée très encaissée où coule une eau à 62°C, avec de joli palmiers : endroit enchanteur !
Puis ,toujours par des pistes nous rejoignons Fish River Canyon et son camp situé à l’entrée du parc. Fish River Canyon est un canyon très encaissé où coule la Fish River : paysage grandiose comparable, en plus petit, au Grand Canyon américain.
Le camp est très agréable, bien ombragé mais infesté de singes très voleurs : vigilance impérative !
Le soir, crêpes partie et dîner d’adieux pour 2 des véhicules (Pierre/Marie Claire et Jean François/Françoise ) qui rentrent en France via Cape Town.
Le 11/11/2017
Longue étape de liaison essentiellement par les pistes, en direction de Johannesburg.
Direction générale : Est, en traversant l’extrémité Sud du désert du Kalahari, vaste étendue de dunes sablonneuses plantée d’épineux et de touffes d’herbes.
La frontière entre la Namibie et l’Afrique du Sud est passée à un petit poste, posé sur la piste au milieu de nulle part.
C’est la région des arbres à carquois. Leur nom leur vient des tribus locales qui utilisaient des portions de leur branches, naturellement creuses, pour stocker leurs flèches.
Notre Hôtel est à Van Zill Russ, village d’une dizaine de maison, au bout de la piste.
Il fait 38°C. L’hôtel est remarquable pour sa décoration.
Le 12/11/2017
Nous continuons notre progression Ouest vers Johannesburg, en n’empruntant, cette fois, que des routes goudronnées. Nous traversons une immense plaine plate, plantée de céréales et d’herbes jaune à perte de vue. De temps en temps, une grosse ferme entourée d’arbres rompt la monotonie du paysage. Quelques bourgs, organisés autour de grands silos à grain et , souvent, d’une pompe à essence marquent le paysage.
Nous accédons à notre camp après 30 km de pistes. C’est une oasis de verdure au milieu de la grande plaine : Maisons aux toit de chaume au milieu des arbres, vrai gazon anglais moelleux à souhaits, mare aux canards et petite piscine d’un bleu étincelant. Le tout d’une propreté maniaque. Mais le top, c’est qu’autour du camp, les propriétaires élèvent 112 lions et lionnes dans de grands enclos dont le grillage des plus proches est à 30 mètres maxi de nos 4×4 !
Ces lions sont à l’état sauvage et destinés aux fermes de chasse principalement et à quelques zoos. Le propriétaire qui nous fait faire la visite, nous dit qu’il y a 200 exploitations comme la sienne en Afrique du Sud et que son élevage est extrêmement réglementé, de même que la vente des lions aux fermes de chasse. Son plus grand souci est de trouver la nourriture nécessaire : 5 Kg de viande par jour et par animal !
Malgré la triste fin des ces animaux, il est très attaché à ses bêtes et il les connaît tous car les petits sont élevés au biberon par son épouse. Il nous dit qu’il ne part jamais plus de 8 jours en vacance car il se fait trop de souci pour ses animaux.
Nous voyons les fauves à moins d’un mètre de nous, seulement séparés par un grillage : très impressionnant !
La nuit fut belle mais entrecoupée de feulements puissants et…..proches !
Le 13/11/2017
Nous arrivons à Johannesburg dans un très bel hôtel (Protea Wanderers) pour deux jours. Nous y retrouvons Jean-Louis et Martine dont le Mercedes G marche enfin après le remplacement du turbo. Malheureusement Patricia, qui ne se sentait pas bien depuis plusieurs jours, décide de rentrer au plus tôt en France pour faire des examens. Aussitôt nous achetons un billet d’avion sur Internet : elle partira dès le lendemain soir. Nous finissons la journée un peu tristement en faisant les courses et en rangeant le 4X4 sur le parking de l’hôtel.
Le 14/11/2017
Nous partons de bon matin pour visiter avec, Jean-Louis et Martine, le musée des transports puis le musée militaire. Dans les deux nous voyons des machines très intéressantes, souvent non visibles ou difficilement en France :
Musée des transports : tracteurs et camions à vapeur du début du siècle, bus et tramways à impériale de toutes époques, calèches et diligences de la fin du 18°siècle et voitures de pompiers.
Musée militaire : Avions Messerschmitt 109 et 262 ( à réaction !) , Fock Wulf de la 2°guerre mondiale, chars russes capturés en Angola, énorme canon automoteur, blindés anglais etc..
A midi excellent déjeuner sous une tonnelle au bord du lac du Zoo de Johannesburg, endroit calme et enchanteur en plein centre ville.
Puis je prend un taxi pour emmener Patricia à l’aéroport : elle sera à la maison demain vers 11 heures après une seule escale à Madrid.
Le soir dîner « class » pour tout le groupe au club de cricket de Johannesburg, voisin de l’hôtel.
Le 15/11/2017
Nous sortons Johannesburg, en prenant le grande route direction Est qui mène à Maputo, la capitale du Mozambique voisin.
Puis, dans les montagnes, direction Nord pour rejoindre Sabié, une très jolie petite ville au centre d’une région montagneuse où l’on exploite le bois, sapin et eucalyptus, et où l’on pratique la pêche sportive.
Le camp est très vert sous de grands arbres au bord d’une rivière à la sortie de la ville et avec piscine chauffée svp !
Après plusieurs averses en cours de route, le temps reste gris et orageux.
Le 16/11/2017
Courte étape dans les montagnes pour rejoindre Pilgrimm’s puis l’entrée centrale du parc Kruger.
Au passage, vers 850 m d’altitude, nous voyons, cote à cote, un jacaranda, des palmiers, des sapins et autres résineux et des eucalyptus. Incroyable climat qui permet cette simultanéité en un même lieu !
Pilgrimm’s est un ancien bourg de chercheurs d’or au milieu d’une vallée encaissée perdue dans les montagnes. La ville est restée telle que dans les années 1930/40 avec, alignés le long d’une rue centrale à l’ombre des Jacarandas en fleur : son hôtel avec son bar, la poste, l’atelier du journal local, le drugstore, le garage etc.. Atmosphère paisible et surannée alors que plus de 100 tonnes d’or sont sortis de cette vallée entre 1904 et 1960.
La vallée est restée intacte car elle appartient à une société minière qui n’a fait pratiquement aucun travaux ni améliorations depuis l’origine .
Arrivés en début d’après-midi au parc Kruger, nous ne voyons que peu d’animaux.
Après une soixantaine de km, nous rejoignons notre camp, Petrorius, dans le parc.
Le 17/11/2017
Partis de bon matin, nous parcourons cet immense parc en quête d’animaux.
Ce n’est que peu après midi, alors que nous rejoignons notre camp (Berg en Dal ) que nous voyons un troupeau de plus de 20 éléphants, malheureusement trop loin pour faire une belle photo. Puis nous voyons plusieurs éléphants isolés et proches…..
….des rhinos , un groupe de 5 girafes , une meute de rares lycaons qui courent sur la route devant nous……
…….avant de tomber sur 2 rhinos couchés en travers de la piste : malgré une bonne demi-heure d’attente et quelques essais de Jean-Louis : pas moyen de passer ; il nous faut rebrousser chemin et faire 25 km de détour alors que nous étions à peine à 5 km du camp !
En fin d’après-midi, nous arrivons au camp.
Le 18/11/2017
Nos commençons la journée par un tour de 30 km dans le parc Kruger, histoire de voir une dernière fois éléphants, rhinocéros et girafes.
Puis nous prenons la route direction le Swaziland. C’est un petit pays très montagneux dont le territoire est couvert de forêts qui tire l’essentiel de ses ressources de l’industrie du bois. Tout comme le Lesotho voisin, il a la particularité d’être presque entièrement entouré par l’Afrique du Sud, sans aucun accès direct à la mer ! Il est, néanmoins, indépendant. Les paysages sont magnifiques : montagnes couvertes de forêts, petit lacs, sommets herbus : on se croirait dans les Vosges !
Nous passons la frontière par une piste de montagne utilisée par les bûcherons. Au passage nous passons devant un camp de petites maisons de toutes les couleurs où logent ces travailleurs des bois.
En milieu de journée nous arrivons à notre camp au bord d’un lac artificiel. Malheureusement nous ne pourrons nous y baigner car des panneaux indiquent la présence de crocodiles et d’hippopotames !!
Le 19/11/2017
Large boucle par les pistes pour visiter le Swaziland. Nous empruntons de nombreuses pistes dans les montagnes, tantôt au milieu des forêts, tantôt dans des espaces herbeux qui nous font penser à nos alpages.
Puis nous prenons une large route qui nous fait passer non loin de la capitale, Mbabane, avant de nous amener à la frontière avec l’Afrique du Sud. Les formalités sont vîtes expédiées et nous rejoignons notre camp, Sundowner Lodge à Piet Rétif, petite ville minière le long d’une route nationale. C’est Dimanche et tout est fermé, y compris l’accueil et le restaurant du camping. Nous nous y installons donc sans voir personne.
Le 20/11/2017
Etape de liaison par le goudron pour nous rapprocher du Lesotho. Nous traversons ainsi le pays Zoulou, fait de collines ondulantes, où savane, herbage et bois se partagent la terre.
Nous passons non loin du site de Blood River où, vers 1890, 600 Boers formèrent un cercle avec leur 64 chariots pour combattre 12 000 guerriers zoulous. Les blancs remportèrent « la victoire » ( ?) en tuant 3000 guerriers au prix de quelques morts dans leur camp. Il y eu tellement de sang versé que la rivière en devint rouge pour de longues heures. Ce massacre convainquit les Boers que Dieu les avaient envoyé en Afrique du Sud pour dominer les noirs et les asservir : ce fut leur doctrine jusqu’à la fin de l’Apartheid !
Nous nous arrêtons au passage, pour visiter le site de la capture de Nelson Mandela par les policiers afrikaners blancs, sur une petite route de la province du Kwazulu. Là un petit musée retrace par des photos et des écrits la vie de Nelson Mandela .On y découvre qu’avant d’être un homme de paix et de sagesse, Mandela était un vrai terroriste.
A l’extérieur, une sculpture monumentale réalisée à partir de bandes métalliques découpées et dressées, nous interpelle : Lorsque l’on se met à quelque distance de l’œuvre, sur un point précis, dûment matérialisé au sol ; le visage de N.Mandela apparaît !
Puis il ne nous reste que quelques km pour rejoindre notre camping au bord d’un grand lac artificiel (Midmar Site). Il fait 35°c à 15h, heureusement avec un peu de vent.
C’est l’occasion d’un barbecue pour fêter l’anniversaire de Marilyne.
Le 21/11/2017
Après quelques km de bonne route dans le Drakensberg, nous prenons le piste pour rejoindre la Sani Pass, l’un des rares accès au Lesotho.
Le Drakensberg est une belle région, très verte et très vallonnée qui fait l’intermédiaire entre les hautes montagnes du Lesotho voisin et la côte de l’Océan indien avec la ville de Durban, premier port d’Afrique du Sud.
Il y a de grandes fermes d’élevage de bovins et de chevaux, toujours blotties dans un petit vallon boisé et au bord d’un étang. C’est un paysage champêtre et doux à 1500m d’altitude en moyenne ; très prisé des randonneurs et des pêcheurs à la ligne.
La piste s’élève ensuite rapidement pour rejoindre la Sani Pass, connue pour être une des plus spectaculaire d’Afrique Astrale.
La passe est à 2880 m d’altitude et est le seule accès au Lesotho dans la région de Durban. Surtout sur les derniers 10 km, c’est une piste difficile, tortueuse et étroite par endroit avec de nombreux lacés et très pentue, mais quel spectacle !
Le Lesotho est un petit pays entièrement entouré par l’Afrique du Sud et très montagneux : son altitude moyenne est supérieure à celle du Népal !
C’est un pays très pauvre, qui vit de l’élevage des moutons, de l’agriculture de sa plaine centrale et de l’électricité revendue à l’Afrique du Sud. On s’y déplace à pied et à cheval plutôt qu’en voiture, surtout dans les montagnes.
Dès la passe franchie, nous trouvons une belle route construite par les chinois, et qui remplace la piste que nous avons prise il y a 4 ans. La route s’élève encore pour culminer à 3640 m !
Nous la quittons pour prendre une piste de montagne qui nous amène à notre camp, perdu dans la nature à coté d’un village à 2400 m d’altitude. Il fait 20°C à 16 heures avec un vent froid.: nous dînerons à l’intérieur du gîte qui jouxte notre campement avec un bon feu de bois dans le poêle fumant installé dans un angle de la pièce commune.
Au matin, avant notre départ, le vieux berger qui garde le gîte nous joue une étrange musique proche d’un bourdonnement ; la bouche collée à son bâton de marche sur lequel coure un crin de cheval. Il nous dit qu’il fait cela quand il est heureux !
Le 22/11/2017
Nous prenons de nombreuses pistes de montagne entre 2000 et 3000 m pour rejoindre le lac de Katse, lac artificiel fermé par un grand barrage qui alimente Johannesburg en eau et en électricité. Su le site du barrage qui forme le lac, on nous explique que des tunnels relient ce lac à 2 autres afin d’optimiser la gestion de l’eau et de l’electricité.
Juste après un col à 3060 m nous nous arrêtons à l’une des nombreuses bergeries qui parsèment les montagnes pour assister à la tonte des moutons qui se fait manuellement avec de grands ciseaux. Auparavant, les tondeurs tiennent à prendre la pose, leurs impressionnants ciseaux en main !
Nous passons devant de nombreux villages de montagne, tous composés de maisons traditionnelles rondes. Les villages sont très propres avec des cabanes sanitaires avec fosse septique à côté de toutes les maisons.
En chemin, nous nous arrêtons dans une école élémentaire pour donner des fournitures scolaires emmenées de France et un ballon de foot : la maîtresse nous présente sa classe et fait chanter un petit couplet aux élèves qui nous demandent de chanter à notre tour : ce sera, sans aucune originalité « au clair de la lune »
A plusieurs reprises, nous voyons des paysans labourer avec des attelages de 4 ou 6 bœufs, comme au moyen âge chez nous.
On voit très très peu de voitures à part quelques taxis collectifs : les gens se déplacent à pied et à cheval, toujours enveloppés dans une épaisse couverture colorée qui sert de manteau et avec, souvent, des bottes en caoutchouc aux pieds.
Le 23/11/2017
Nous quittons les rives du lac du barrage de Katse pour rejoindre par de petites pistes de montagne le site d’Afriski.
Nous cheminons en permanence entre 2500 m et 3200 m et passons des rivières à gué à plusieurs reprises.
Les pistes que nous empruntons sont désertes, sans aucun véhicule sauf un minibus de temps en temps. Elles desservent de jolis villages composés de maisons rondes traditionnelles construites en grosses pierres arrondies rouges sombres et coiffées de chaume.
Des piétons, des ânes et des cavaliers cheminent sur ces pistes pour aller d’un village à un autre.
Puis nous arrivons à Afriski après 250 km de pistes et 8 heures de conduite. Il fait 8°c avec un soleil timide.
Afriski est la seule station de ski de toute l’Afrique Australe. Perchée à 3200 m d’altitude, la station compte une dizaine de pistes aux noms évocateurs : Courchevel, Val d’Isère, St Moritz etc.…
La station est quasi déserte en cette saison (ici, c’est le début de l’été), et nous logeons dans un grand chalet. Ce soir nous dînerons tous au restaurant de la station.
Le 24/11/2017
Nous redescendons des montagnes pour rejoindre la plaine qui occupe le Sud-Ouest du pays avec, en son centre, la capitale, Mazeru.
Immédiatement la circulation s’intensifie et le moindre patelin sur la route, grouille d’activité.
Le long de la route, nous visitons un site de gravures San qui remontent à 5000 ans environ.
C’est un très beau site naturel, bien protégé du vent, de la pluie et des agressions extérieures avec de l’eau qui y coule en permanence : cela explique que l’endroit ait, de tout temps, été occupé par les hommes y compris au 19°siècle.
Après 150 km de bonne route depuis Afriski, nous prenons une piste qui traverse la plaine et évite largement la capitale, peu intéressante d’après nos guides.
Au bout de cette traversée, nous retrouvons le goudron qui grimpe dans la montagne pour rejoindre notre étape du soir, Mohale Lodge près du lac du même nom à 2000 m d’altitude.
Pour ce faire nous franchissons plusieurs passes à plus de 2500 m d’altitude : virages serrés et pentes raides que nous montons ou descendons, souvent, en 1° vitesse en doublant des camions quasi arrêtés !
Malgré un fort vent, la température est clémente : 20°c dans la journée.
Le 25/11/2017
Nos repartons dans les montagnes , toujours par de petites pistes étroites, pentues et tortueuses. Nous franchissons des cols entre 2500 et 3000 m et longeons plusieurs canyons profonds : paysages magnifiques, difficiles à photographier pour en rendre toute la majesté.
A un moment, sur une piste difficile, Jean-Louis choisit de traverser une grosse mare plutôt que de la contourner et …s’enlise. Un petit coup de treuil le sortira rapidement de ce mauvais pas.
En chemin, nous croisons plusieurs cavaliers. L’un d’eux nous explique qu’en ce Samedi, ils se rendent à une course de chevaux organisée dans un village voisin.
Bivouac en pleine montagne, loin de tout et à 2300 m.
Le 26/11/2017
Toujours par les pistes de montagne, nous rejoignons un petit poste frontière qui nous ramène en Afrique du Sud.
Puis nous prenons la route pour nous arrêter à Matatiele, belle petite ville ,où nous refaisons les pleins et les courses au Pic and Pay local.
Après une soixantaine de km de goudron, nous reprenons les pistes de montagne pour franchir la Naudesnek pass, plus haut col d’Afrique du Sud :2580 m
L’orage gronde et nous nous hâtons de redescendre, toujours par la piste, au village de Rhode où nous campons sur un terrain au milieu du village.
C’est un très joli petit village avec 2 rues en croix, l’église à coté du croisement central et de jolis cottages, très anglais, abrités sous de grands arbres de part et d’autre des 2 rues.
Le 27/11/2017
Nous descendons des montagnes plein Sud en direction de l’Océan Indien.
Petit à petit les hautes montagnes s’émoussent et s’écartent pour laisser la place à de hautes vallées où sinuent des cours d’eau bordés de saules pleureurs.
Au débouché de celles-ci, nous passons par des collines arrondies qui nous conduirons jusqu’à la mer.
Après avoir pris un petit bac, nous arrivons à Morgan’s Bay, jolie petit bourg de vacances au bord de l’Océan Indien.
Notre camp est à 2 km de la mer avec une végétation luxuriante.
Le 28/11/2017
Etape de liaison par le goudron en direction Du Cap.
Nous empruntons une route nationale qui va d’Est en Ouest en longeant la côte, quelques Km à l’intérieur des terres. Paysage de collines moutonnantes qui descendent vers la mer avec une alternance de bois-bosquets et d’étendues herbeuses.
Nous arrivons en tout début d’après-midi à notre camp près de Port Elisabeth : nous sommes au bord du débouché d’une rivière sur la mer, sur une vaste étendue herbeuse bordée de hautes dunes de sable blanc : le paradis n’est sans doute pas loin !
Le 29/11/2017
Après une centaine de km de goudron en longeant la côte, nous prenons une petite route qui traverse des plantations d’orangers au creux des montagnes .
Cette route nous conduit à l’entrée de la piste de la Baviaanskloof, piste très connue en Afrique du Sud aussi bien pour son tracé dans des montagnes sauvages qui emprunte des vallées étroites avec de nombreux gués que pour ses difficultés techniques. Ce sera 110 km de grand plaisir des yeux et de conduite.
Arrivée à notre camp, Uitspan, en milieu d’après-midi. C’est un camp aménagé dans une ferme, au pied d’une montagne dans un très beau cadre.
Le 30/11/2017
Direction Sud par les pistes pour rejoindre l’Océan Indien à Krisna en franchissant l’Albert Pass.
Ce faisant nous traversons la province du Petit Karoo. Paysage de montagnes mais plus vertes que précédemment à l’approche de la mer.
Passé Krisna, quelques km de goudron nous amènent à une nouvelle piste qui remonte dans les montagnes pour rejoindre Oudtshoorn, la « capitale » de l’autruche d’élevage.
En chemin, nous croisons un immense troupeau de vaches qui, guidées par un vacher, marchent en file le long de la route à 2 ou 3 de front sur plus de 300 m de long : impressionnant.
Dès l’abord de la ville, de nombreuses fermes d’élevage d’autruches bordent la piste avec souvent de belles maisons de colons hollandais.
Notre camp (Kleinpass camp) est situé à la lisière de la ville sous de grands arbres.
Le 1/12/2017
Nous démarrons la journée par un arrêt dans une ferme d’élevage d’autruches, pour acheter des plumeaux très utiles pour nettoyer les écrans d’ordinateurs ou le tableau de bord des voitures.
Puis nous prenons de petites routes et pistes pour rejoindre Prince Albert, petite ville au cœur du Petit Karoo.
Au passage, nous nous arrêtons pour aller voir, non loin de la route, une très haute cascade.
Puis après avoir passé par le bourg de Prince Albert, nous prenons une piste qui monte dans la montagne puis une autre pour arriver à Die Hell, une vallée perdue au bout de 50 km d’une piste vertigineuse, étroite, frôlant des à-pics profonds.
Nous campons au début de cette verte vallée qui n’a été reliée au reste du monde par cette piste que vers 1940. Avant, il y avait un chemin muletier et 4 jours de voyage pour rejoindre Prince Albert distant de 60 km à vol d’oiseau !
En suivant la vallée, nous passons des gués qui expliquent pourquoi cette vallée est si verdoyante au milieu de ces montagnes plus arides
Ici et là, disséminées dans la vallée, on trouve quelques maisons du temps jadis, bien restaurées.
Au dîner, omelette géante pour tous avec un œuf d’autruche acheté ce matin à la ferme. Pour le vider, il est impératif de faire plusieurs trous dans la coquille avec une perceuse tant la coquille est épaisse ! L’omelette à le même goût qu’avec des œufs de poules.
Le 2/12/2017
Nous continuons notre traversée du Petit Karoo en direction de Cape Town. Les montagnes se font plus douces, les exploitations agricoles plus grandes et les maisons de « maîtres » plus cossues et plus belles.
Nous apercevons même une girafe qui déambule entre une belle maison et la pièce d’eau qui lui fait face sur un magnifique gazon anglais !
En début d’après midi, arrivée à notre camp où la piscine est alimentée par une source d’eau chaude avec des paons qui se promènent entre les tentes !!!
Le 3/12/2017
Nous gagnons par la route le bourg de Francschoek qui veut dire « Le coin des francais ».
Implanté dans une fertile vallée à 80 km de Cape Town, c’est là que s’établirent une partie des premiers huguenots français chassés par la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV.
Ils y amenèrent leur savoir de viticulteurs pour faire de cette région le berceau du vin sud-africain.
On trouve donc dans cette vallée tous les meilleurs » châteaux » sud-africains avec, souvent, des noms français : Grande Provence, Allée Bleue, Haute Cabrière etc…
Franschhoek est une très jolie petite ville très agréable et très soignée au centre d’une vallée fermée sur 3 côtés par de hautes montagnes, le 4° permettant de rejoindre Cape Town.
Notre hôtel, au centre de la ville, reflète bien cette atmosphère paisible et soignée avec son patio central et le décor de montagne visible au-dessus des toits.
Le 4/12/2017
Nous commençons la journée par des visites de caves vinicoles avec dégustation :
La première est le chai de La Motte, magnifique propriété très prestigieuse avec de beaux bâtiments anciens au milieu d’un « parc » de vignes.
La seconde est plus classique, c’est le domaine de Fernview où nous déjeunons à l’abri d’une belle treille.
Puis nous prenons l’autoroute pour Cape Town avec un arrêt au « supermarché de l’accessoire 4×4 » dont les sud-africains sont si friands et un autre arrêt pour faire laver les voitures
Arrivée à notre hôtel en fin d’après-midi : c’est une ancienne prison reconvertie située près de Water Front, le quartier de divertissement et tourisme qui a été réaménagé sur le port du Cap, un peu comme Canary Warf à Londres ou Piers 39 à San Francisco.
Le 05/12/2017
Nettoyage et rangement de la voiture en prévision de l’empotage prévu le 07/12.
Puis shopping à Water Front pour les cadeaux de Noël où d’anciens entrepôts hollandais bien rénovés côtoient des centre commerciaux modernes.
Le 06/12/2017
Nous visitons la ville du Cap en prenant les bus rouges de City Sight Seeing.
Ce sont des bus à impériale qui tournent dans la ville en passant par tous les points intéressants.
Le billet, à la journée, permet de descendre et de reprendre le bus à tout arrêt et autant de fois qu’on le veut. En plus, des écouteurs permettent de suivre des commentaires dans toutes les langues sur ce qu’on voit. C’est vraiment très pratique pour découvrir une ville.
On trouve ces bus dans les principales grandes villes du monde et, après les avoir utilisés à Montréal et Johannesburg, je les conseille à tous.
Pour notre part on a visité le fort du cap, forteresse qui se trouvait à l’origine au bord de mer et qui est maintenant au centre-ville à côté de la mairie.
Le Cap est une très jolie ville, dont le centre, peu étendu, est dominé par la montagne de La Table, omniprésente.
Dans l’enfilade de certaines avenues, on voit les prairies qui sont au pied de cette montagne.
Parmi les nombreux immeubles récents du centre-ville, subsistent des vestiges de vieux bâtiments hollandais et anglais
Nous sommes également passés à Camps Bay, le quartier des plages du Cap avec leur sable blanc bordant une mer pas toujours étale comme aujourd’hui !
Le 07/12/2017
C’est le jour de l’expédition des 4×4 ou empotage dans le langage des logisticiens.
Nous sommes donc allés non loin du port de commerce dans les entrepôts d’un transitaire.
Les 3 conteneurs hi cubes nous attendaient. Les douaniers, prévenus à l’avance, sont venus contrôler les N° de série des véhicules et les carnets de passage en douane.
Puis nous avons rentré, un à un, les voitures dans les conteneurs, et des spécialistes sont venus les arrimer en clouant des cales en bois et en tendant des sangles pour éviter qu’ils ne bougent car il y a très peu d’espace entre les carrosseries et les parois des conteneurs.
Ceci fait, débranchement des batteries pour limiter les risques d’incendie.
Dernière étape : photos des véhicules dans le conteneur et mise en place de plombs numérotés qui scellent les portes jusqu’au dédouanement à l’arrivée en France.
Nos voitures partiront soit demain Vendredi soit dans une semaine car Vendredi est le jour du départ hebdomadaire du bateau vers l’Europe.
En principe, arrivée à Fos sur Mer 21 jours après le départ.
Ceci marque la fin de ce beau voyage de 3 mois et 23 000 km à travers 11 pays : le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie, le Malawi, la Zambie, le Botswana, la Namibie, le Swaziland, le Lesotho et l’Afrique du Sud.
Mon passeport n’a plus une page de libre et, bien obligé, je rentre demain à la maison ou Patricia m’attend.