Récit de la 3° étape de notre voyage en Afrique Australe à bord de notre fidéle Toy GRJ 79 avec cellule Azalai, qui, en 4 étapes, nous a mené de Mombassa à Capetown, entre le 03/09 et le 08/12/2017. La 3° étape est une boucle dans les dunes du Namib à partir de Walvis Bay au bord de l’Océan Atlantique.
La première étape de notre voyage était consacrée à l’Afrique de l’Est : Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie.
La deuxième étape était la traversée de l’Afrique australe d’Est en Ouest via la Tanzanie, le Malawi, la Zambie, le Botswana et la Namibie pour arriver à Walvis Bay.
La troisième étape est une boucle dans les dunes du Namib à partir de Walvis Bay au bord de l’Océan Atlantique.
Enfin, la quatrième étape nous amènera de Walvis Bay à Cape Town via Johannesburg, le Swaziland et le Lesotho en traversant le Nord de l’Afrique du Sud d’Ouest en Est puis le Sud, d’Est en Ouest.
En tout un périple de 23000 km et 11 pays, organisé et guidé par Marilyne et Bruno d’East Africa Tracks, les fidèles accompagnateurs de nos 2 précédents voyages dans cette région.
3 ème Etape : Les dunes du Namib du 03/11 au 06 /11/2017
Nous partons donc 3 jours pour une ballade dans les dunes du Namibe qui bordent l’océan Atlantique au sud de Walvis Bay.
Nous sommes réduit à 4 véhicules , le Mercedes de Jean-Louis n’étant pas au mieux de sa forme et Jean-François ne souhaitant pas s’essayer à la conduite dans le sable.
Le dunes du Namib est une zone en principe interdite à tout véhicule, sauf pour des groupes accompagnant l’un des deux seuls guides autorisés, et encore, dans la limite de 30 véhicules par mois.
L’agrément des deux guides est renouvelé périodiquement, sous réserve de la vérification du respect des règles imposées : ne rien laisser sur place et surtout pas les déchets, ne pas multiplier les traces en restant toujours en colonne, ne pas effrayer les animaux, ne pas toucher aux vestiges des hommes du temps passé etc.…
Pour ce petit raid, East Africa Tracks a donc retenu de longue date Simon, qui fut déjà notre mentor lors d’une traversée de ces dunes entre Solitaire et Walvis Bay en 2014.
Simon est un grand sud africain très sympathique et fou de désert et de nature préservée. Il nous guide en faisant une magnifique trace en tenant compte des capacités des véhicules et de l’expérience des conducteurs.
Compte tenu de la proximité de l’océan, le sable est en général assez porteur mais le vent crée de nombreuses zones très molles ce qui rend la progression parfois difficile.
Les dunes sont splendides, souvent très hautes et les dénivelées sont importantes.
Le panorama est magnifique et changeant.
Simon et son assistant dresserons le camp et nous prépareront les petits déjeuners et les dîners ce qui donnera un peu de repos à nos équipières.
Le 03/11/2017 :
Partis de Walvis Bay de bon matin, nous nous retrouvons très rapidement dans la massif dunaire.
Dès les premiers mètres dans le sable : dégonflage obligatoire à 1 kg – 1.2 Kg maxi
Les passages entre les grandes dunes nous permettent, dans un premier temps, de nous familiariser avec le sable.
Puis nous rentrons dans le cœur du massif, en enchaînant les montées sinueuses…..
…et les descentes vertigineuses.
De temps à autre , l’un d’entre nous se plante, par manque d’expérience ou par inattention. Immédiatement Simon, prévenu par radio, nous stoppe et fait une grande boucle dans les dunes pour venir assister le malchanceux.
Pour ma part, une marche AR mal négociée me vaudra un ensablement et un déjantage : avec l’aide de Simon et de son assistant, on arrivera à remettre le pneu en place et à le regonfler sans déposer, ni changer la roue !
Bivouac à l’abri ,illusoire, d’une dune pour essayer de se protéger du vent devenu très très fort.
Simon prépare néanmoins le dîner mais impossible de le cuire : On répartit donc les différents plats et chaque voiture se charge de chauffer une casserole à l’abri de sa cellule. Puis on regroupe toutes les plats dans un véhicule et les participants viennent à tour de rôle se faire servir leurs rations, un peu comme à la « soupe populaire ». Chacun dînera ensuite à l’abri de sa cellule.
Pierre et Marie Pierre dont la voiture n’en est pas équipée, seront nos invités.
Le repas est néanmoins excellent , mais vu le froid, le pastis ne sera pas de mise.
Au matin, le vent à creusé un véritable cratère au droit de nos roues. Heureusement, il a nettement diminué, laissant place à une douce atmosphère.
Le 04/11/2017 :
Toujours dans les grandes dunes, nous nous rapprochons de la mer.
Au passage nous nous arrêtons près de ce que Simon appellera « des dunes fossiles ». En fait des congressions de sable qui, lentement, font passer le sable vers l’état de roche genre grés.
Puis nous arrivons sur les vestiges de l’exploitation du diamant : un voie ferrée dont il ne reste que les traits des rails qui servaient au chargement-déchargement des bateaux depuis Sandwich Harbor qui est à 2 ou 3 km.. Ils menaient à un poste de douanes (remis en état) et quelque masures (en ruine) où les passagers attendaient le bateau.
La liaison avec les zones d’exploitation des diamants, distantes de plusieurs km se faisaient ensuite par chariot ou a pieds.
Le poste de douane est en fait l’ancienne morgue de Swakopmund (ville voisine de Walvis Bay à une cinquantaine de km) arrivée démontée depuis l’Allemagne vers 1900 et transportée ici quelques années plus tard suite à la pénurie de matériaux de construction.
Plus loin nous arrivons à l’un des 3 villages d’exploitation dont il ne reste qu’une maison de bois encore debout….
…et quelques vestiges dont les cribleuses qui servaient à séparer les diamants du sable. Il y avait 700 personnes qui travaillaient là dans ces « villages ».
Enfin en rejoignant la côte distante de plusieurs km, nous passons près de l’épave du Boellen, navire qui faisait la liaison Walvis Bay –Le Cap avec escale à Sandwich Harbour pour desservir le site diamantifère.
Il s’est échoué là en 1911 avec 24 passagers à bord. Tout le monde a été sauvé mais le bateau y est resté.
Il est, aujourd’hui à plus d’un km du bord de mer.
Le soir beau bivouac dans les dunes à 2 km de la mer, à l’abri du vent : on va pouvoir ressortir le pastis….bien qu’un froid vif revienne dès le coucher du soleil.
Heureusement, Simon allume un feu pour chauffer l’eau dans un jerrycan US posé contre les flammes : rustique mais efficace et économique.
Au matin, il fait bien meilleur et on peut prendre notre petit déjeuner dehors.
Le 05/11/2017 :
Nous continuons notre progression pour rejoindre la plage.
Puis nous descendons de nouvelles dunes avant d’apercevoir la mer.
De la haut le paysage est saisissant avec le bleu de la mer en toile de fond de ces énormes masses de sable jaune.
Puis nous suivons la plage au ras de la mer.
A plusieurs reprise il faut passer dans le sable humide et, évidemment, l’une des voitures s’enlise alors que la mer monte. Heureusement, Simon revient vite la tirer, au propre comme au figuré, de ce mauvais pas.
Nous passons près de colonies de phoques et d’éléphants de mer.
Puis nous nous arrêtons auprès d’une autre épave, particulièrement photogénique, le Shawnee. C’est un bateau de trafiquants qui s’est échoué dans les années 70, après, d’après Simon, une journée très « arrosée ».
Un chacal y a trouvé refuge et ne semble pas pressé de nous laisser la place : certainement un mère qui protège ses petits.
Nous la laisserons en paix après une dernière photo de groupe.
Toujours en suivant la plage, nous alternons les passages dans les dunes et les passages dans le sable plus humide ce qui conduit à un dernier plantage.
Enfin nous regagnons Walvis Bay en traversant de grands marais salants, refuge de nombreux flamants roses.
Le soir dîner dans un bon restaurant de Walvis Bay en invitant Simon et son aide.
Le 06/11/2017 :
Journée de « repos » à Walvis Bay.
En fait nous avons fait laver la voiture pour éliminer le sel ramassé au bord de mer, nettoyé l’intérieur, réparé la porte du frigo, fait réparer un pneu qui avait une crevaison lente, fait les courses et, surtout, passé 2 heures dans un café pour envoyer les journaux en retard à nos fidèles lecteurs et amis.
Ce parcours dans les dunes, bien que court, fut très dense et très technique pour les conducteurs avec, en prime, des paysages absolument magnifiques.
La descente vers l’océan et le parcours sur la plage sont quasi uniques et nous laissent des souvenirs inoubliables : encore merci à Simon pour son savoir-faire et ses grandes qualités humaines.