Ce voyage, organisé par Laurent Roy de Globetrotter, nous verra aller de France à Pékin avec nos 4X4. Plus de 16 000 km en traversant 9 pays: Italie, Grèce, Turquie, Iran, Turkménistan, Ouzbékistan Kirghizie, Mongolie et Chine (2x) et en suivant, grosso modo, le tracé d’une des anciennes routes de la soie.
Départ le 24 Mai d’Ancône en Italie, arrivée le 10 Juillet à Pékin. Retour en France par avion pour les humains et par conteneur maritime pour les véhicules.
Me voilà donc reparti sur les routes et les pistes, malheureusement seul cette fois, Patricia devant rester à la maison pour suivre un nouveau traitement qui semble efficace.
Le 23/05/2018
Nous nous retrouvons tous dans un très bel hôtel à côté d’Ancône.
Nous sommes 20 véhicules plus 4 de l’encadrement (organisateur, guide, toubib et mécano).
La route depuis la France s’est bien passée mise à part des trombes d’eau à l’arrivée à Ancône qui ont noyé les routes et l’autoroute pendant 2 bonnes heures.
Heureusement le soleil est revenu dès notre arrivée à l’hôtel.
Au programme : douche papotage puis briefing et au dodo.
Le 24/05/2018
Nous quittons l’hôtel vers midi pour déjeuner dans une petite tratoria du port, puis nous allons sur le quai pour embarquer.
Le ferry est à l’heure mais le débarquement est un peu plus long que prévu est c’est avec une heure de retard que nous quittons Ancône vers 18h par une belle mer calme et sous le soleil.
Le 25/05/2018
Traversée sans histoire, sur un beau bateau, moderne et bien entretenu.
Vers 10h, nous débarquons à Igoumenitsa où nous refaisons de suite le plein avant de prendre l’autoroute direction Istanbul.
Au bout de 125 km, nous quittons cette autoroute pour rejoindre le site des Météores, universellement connu pour ses monastères perchés au sommet de hautes falaises.
A midi, repas entre amis à l’ombre des arbres et face aux montagnes de cette partie de la Grèce.
Nous arrivons à l’un des plus beaux monastères vers 15 h ce qui nous laisse tout juste 1 heure pour la visite : suffisant pour moi qui les ai déjà visités précédemment et intéressant car, à cette heure, il n’y a quasiment plus personne : c’est mieux pour les photos.
Après une rude montée par une infinité de marches et d’escaliers, nous arrivons au milieu des bâtiments qui composent le monastère : tout y est calme et paisible.
Dans la chapelle, les murs et le plafond sont intégralement recouverts de fresques colorées qui semblent envelopper les stalles de bois sculpté dévolues aux moines.
Puis nous rejoignons notre hôtel avec vue directe sur les falaises des Météores
Le 26/05/2018
Après quelques dizaines de km de petite route sinueuse, nous rattrapons l’autoroute direction Istanbul. Peu après avoir contourné Thessalonique, deuxième plus grande ville de Grèce après Athènes, nous prenons une route étroite qui suit le bord de la mer Egée, pour aller déjeuner au bord de l’eau : il fait 30°C dans un paysage de carte postale.
Arrivés à Kavala, terme de notre étape, nous bifurquons vers la montagne pour aller visiter les ruines de la ville gréco-romaine de Philippi : Petite ville de commerçants avec son théâtre, son forum et ses basiliques.
Un joli musée présente les objets majeurs découverts lors des fouilles : chapiteaux, statues mais aussi bijoux et objets de la vie quotidienne de l’époque.
Bivouac dans un camping un peu défraîchi mais au bord de la mer.
Le 27/05/2018
Longue étape qui nous amène, par l’autoroute, à Istanbul. Le passage de la frontière est assez rapide car il y a peu de monde en ce Dimanche matin.
L’entrée dans Istanbul, ville gigantesque, est heureusement assez facile car c’est Dimanche, en milieu de journée et sous la pluie.
L’hôtel est proche du centre historique (mosquée Bleue et Ste Sophie) et au bord du Bosphore.
Sitôt pris notre chambre, nous partons nous promener à pied et longeons les anciens remparts entourant le palais de Topkapi, pour arriver sur la grande place séparant les 2 mosquées.
Malheureusement, nous n’avons que le temps de visiter Ste Sophie, car la mosquée Bleue est fermée aux touristes (mais ouverte aux pratiquants) et le palais de Topkapi ferme à 18 heures.
Heureusement, lors d’une précédente visite d’Istanbul, nous avions eu le temps, avec Patricia, de bien visiter ces monuments et d’autres encore.
Le 28/05/2018
Très longue étape aujourd’hui : 690 km avec en plus la sortie d’Istanbul et la traversée du Bosphore par le pont suspendu.
En fin de journée nous arrivons à Amasya, très belle petite ville touristique, enchâssée dans une vallée étroite où coule un fleuve.
Cette ville était une ville étape réputée sur la route de la soie ce qui explique la forteresse qui domine la ville, les nombreuses mosquées et la multitude d’hôtels au bord du fleuve.
Ça et là, des roues à aubes sont installées dans le courant mais nous ignorons à quoi elles servaient.
Au flanc de la falaise qui domine la ville, on aperçoit d’anciens tombeaux creusés dans la roche, un peu comme à Petra.
Nous logeons dans un ancien caravansérail entièrement reconstruit avec les techniques et les matériaux d’époque puis converti en hôtel de luxe avec l’apport de matériaux plus modernes : magnifique.
Le soir, les vieilles bâtisses en encorbellement sur le bord du fleuve, sont éclairées de couleurs vives : un peu kitsch, mais joli.
Le 29/05/2018
Encore une longue étape en durée. Nous faisons d’abord 320 km de bonne route avant d’attaquer les 150 km de piste dans les montagnes qui nous mèneront à Macka.
La progression s’avère plus lente que prévue car il pleut beaucoup rendant les chemins boueux et très glissants. Nous franchissons plusieurs cols entre 2000 et 2400 m avec, çà et là, des plaques de neige témoignant de la rigueur de l’hiver précédent.
Nous traversons de rares villages, très isolés mais pimpants.
Tout comme les vaches qui broutent sur le bord du chemin parées de colliers de perles de couleur.
Arrivée à notre hôtel après 18 h : c’est un ensemble de cabanes en rondin accrochées à flanc de colline au milieu des sapins. Un décor très alpestre à quelques km de la ville de Macka.
Le 30/05/2018
Nous partons pour rejoindre Agri, grosse ville près de la frontière entre la Turquie et l’Iran en passant d’abord par des pistes de montagne toujours entre 2000 et 2500 m d’altitude, puis par la grande route qui relie Ankara à l’Iran en traversant les plateaux d’Anatolie.
Les montagnes sont très vertes avec de nombreux conifères dans les creux et des névés sur toutes les hauteurs.
Les villages, très isolés, se composent de maisons multicolores à toits de tôle, très éloignées les unes des autres, comme semées autour de l’inévitable mosquée.
Près de la ville de Macka qui commande l’accès aux montagnes, nous nous arrêtons au monastère de Sumela qui est littéralement accroché à sa falaise verticale dans un site splendide. Malheureusement nous ne pourrons le visiter car il est fermé pour travaux.
Agri, où nous dormons dans un hôtel moderne, est une ville kurde ce qui explique sans doute, la présence policière importante et très visible, bien que nous soyons encore à plus de 100 km de la frontière.
Le 31/05/2018
Nous reprenons la grande route qui mène à la frontière et par laquelle transitent tous les échanges Turquie/Iran. Arrivés à la ville frontière de Dogubayazit, nous nous écartons de notre itinéraire pour aller visiter le palais du sultan local, Ishak Pacha : lieu magnifiquement restauré qui domine toute la vallée avec en face le Mont Ararat. Malheureusement ce dernier, connu pour être ( ?) le lieu supposé d’arrivée de l’arche de Noé, était caché dans les nuages.( En haut ,tout à gauche de la photo ci-dessous )
Le palais du sultan, est lui, bien visible sur son promontoire. Très bien restauré, on y voit la salle du divan ( en fait la salle du trône chez les ottomans), son harem, ses multiples chambres toutes dotées d’une cheminée et de 2 fenêtres grillagées, ses cuisines etc.
Non loin, adossés à la montagne, se trouvent 2 tombeaux des dynasties des sultans successifs qui ont occupés le palais
Puis c’est le passage de la frontière avec l’Iran qui durera….8 heures, malgré ou, plutôt, grâce aux efforts du guide local qui se chargera d’accélérer( !) les formalités. Parmi celles-ci, on nous prendra les empreintes digitales de tous les doigts de nos deux mains !
En fin de journée, arrivée à notre bivouac au pied de l’enceinte du monastère de Karequilisa que nous visiterons demain.
Le 01/06/2018
Nous visitons le monastère de Karequilisa dont l’église, d’après nos guides, serait l’une des plus anciennes au monde car datée de 60 après JC. Très sobre et massive, elle est entourée d’un véritable rempart défensif.
Les cellules des moines sont des niches minuscules creusées dans l’épaisseur du rempart.
Puis nous prenons la route pour une longue étape de liaison qui nous emmène vers l’Est en direction de la mer Caspienne.
Notre bivouac est au bord d’un lac à 2500 m d’altitude : beau, venté et très frais !
Le 02/06/2018
Il fait beau en quittant le lac par une très belle piste qui monte vers un col à 3000 m.
Le paysage est splendide mais nous franchissons le col dans les nuages avec moins de 10 m de visibilité.
Puis alors que nous redescendons, il se met à pleuvoir, rendant la piste glissante comme du verglas.
Comme elle est très pentue la progression est lente et difficile.
Les 4X4 partent souvent en glissades pas faciles à contrôler et, parfois, au ras du précipice. Nous mettrons plus de 3 heures pour faire les 40 km de la descente qui nous ramène sur le goudron.
Heureusement aucun accident n’est à déplorer.
Puis c’est la route jusqu’à notre hôtel, sous une pluie battante et avec une circulation très dense en cette fin de weekend de ramadan (on est Samedi).
Nous y arrivons après 20 heures, crottés et fatigués sans même avoir pu voir la mer Caspienne pourtant toute proche.
Le 03/06/2018
Nous suivons la route côtière pendant 150 km. Cette partie de l’Iran est très peuplée et les villes et villages du bord de mer s’enchainent pratiquement sans discontinuité, rendant la progression laborieuse.
C’est l’occasion de faire les courses dans les nombreuses boutiques aux étals bien garnis qui bordent les routes. Partout l’accueil est chaleureux, visiblement, les gens d’ici sont heureux de voir des touristes.
Bien entendu, comme partout en Iran, les femmes, y compris les touristes, doivent porter un léger voile masquant partiellement les cheveux et ne doivent pas avoir les bras et les chevilles ( !) nus.
Puis nous prenons des pistes de montagne qui nous élèvent à près de 3000 m dans des décors de montagne somptueux. Ce sont les monts Abruz qui passent, d’après les guides, pour être les premiers contreforts de la chaîne de l’Himalaya.
La piste enchaîne les virages au bord d’à-pics profonds où sont nichés quelques rares villages, totalement isolés.
Sans cesse, le soleil joue avec les nuages qui escaladent et redescendent les pentes, au gré des vents et des courants thermiques.
La difficulté du terrain révèle les premières pannes mécaniques : un turbo cassé sur un Toy 80, attaches d’amortisseurs arrières cassées sur un Hilux et un Ford Ranger et une grosse fuite au joint spi de sortie de boite sur un HDJ 100.
Arrivée au bivouac en pleine montagne à 2800 m d’altitude. Un froid vif nous saisit dès le coucher du soleil, écourtant nos agapes.
Dans la nuit, des bruits de moteurs nous rassurent : les « éclopés » ont pu rejoindre le camp grâce aux efforts des mécaniciens.
Puis un chaud soleil préside à notre petit déjeuner.
Le 04/06/2018
Belle journée, essentiellement de pistes au travers des montagnes qui nous rapprochent du Turkménistan en contournant Téhéran par le Nord Est.
La piste dessert de nombreux villages entre 2000 et 3000 m avant de redescendre dans des vallées étroites qui nous amènent à un site très connu en Iran pour ses vasques d’eaux calcaires qui descendent de la montagne.
La piste qui y monte et que nous empruntons est tellement difficile que les touristes locaux doivent grimper sur des charrettes tirées par des tracteurs pour aller les visiter en laissant leur voiture dans la vallée.
Puis nous remontons de quelques km dans la montagne pour rejoindre notre bivouac à 2300 m d’altitude.
Le 05/06/2018
Nous redescendons dans la vallée pour une longue étape sur le goudron qui doit nous amener à 50 km de la frontière avec le Turkménistan.
Il fait beau et très chaud : 39°C en milieu de journée.
Nous passons un certain temps à chercher un « car wash » (laveur de voiture) car, demain, le passage de la frontière doit se faire avec une voiture propre sous peine d’être refoulés !
Puis, au long de cette longue route de près de 700 km, nous passons devant plusieurs caravansérails fortifiés,
et visitons ce qu’on appelle ici un « Castle », en fait une maison de noble local faite pour recevoir d’autres dignitaires avec le faste requis.
En fin de journée nous arrivons à notre bivouac en bord de route et au pied des montagnes à 1700 m d’altitude.
Le 06/06/2018
Aujourd’hui, nous n’avons que 100 km à faire pour arriver à Achgabat, capitale du Turkménistan, mais il nous faut passer la frontière.
Cela nous prendra 2 heures pour la sortie d’Iran et 5 heures pour l’entrée au Turkménistan avec pas moins de 8 bureaux à passer dans un ordre très précis mais non décelable. Heureusement les guides locaux nous ont largement aidés.
Le Turkménistan est une ancienne république soviétique qui vit du pétrole tiré de son sous-sol.
La capitale, Achgabat, est une ville moderne avec de très nombreux bâtiments habillés de marbre blanc et de très larges avenues à 4 ou 6 voies avec très peu de circulation : un genre de Dubaï, la circulation et les gratte-ciels en moins, ou un genre de Corée du Nord, l’architecture en plus !
La ville est d’une propreté clinique.
Le président doit être un peu mégalo, car le guide nous a raconté qu’il y a quelques années, toutes les fenêtres devaient être closes entre 17 et 18 h, chaque jour, avec personne au balcon ou derrière les vitres, car c’était l’heure où le président pouvait avoir envie de se promener dans « sa » capitale !
De même, il y est interdit de fumer, et d’y circuler avec une voiture sale !
Par contre les femmes non pas à y porter le voile.
Arrivés à notre hôtel, en centre-ville, nous nous dépêchons de faire un saut dans la piscine : il fait 37 °C !
Le 07/06/2018
Ce matin, quartier libre. Nous en profitons pour aller visiter à pied les deux marchés de la ville : le marché « Russe » et le marché « Turkmen ». En fait ils sont assez semblables et remarquables par l’accumulation de fruits et légumes multicolores. On y trouve aussi du poisson fumé et du caviar. Ce qui distingue ces 2 marchés est plutôt la clientèle. Dans l’un, on voit beaucoup de bonne mère russes : trapues, souvent blondes ou rousses ; dans l’autre plutôt des tartares, plus élancées avec, toujours, une « tiare » en tissus sur la tête.
Dans les deux cas et bien que le pays ne soit pas musulman, les photos sont interdites avec un service d’ordre musclé pour appliquer cette règle !!!
Puis, en début d’après-midi, nous quittons la capitale pour pénétrer dans le désert du Karaqum qui encercle celle-ci.
Après une belle autoroute sur 50 km, la route est très mauvaise, parcellée de nids de poule et de saignées.
En fin d’après-midi, nous prenons une piste sablonneuse pour rejoindre le « Trou de l’enfer » à Darvaza. C’était un site de forage russe pour rechercher du pétrole et du gaz. Lors de cette recherche, en 1970, les géologues russes percèrent une poche de gaz très proche de la surface ce qui engendra une énorme explosion qui engloutit le site de forage et créa un profond cratère.
Le gaz commença à s’échapper et pris feu et cela fait 50 ans que cela dure….
Toutes les études pour éteindre cet incendie sont restées vaines à ce jour.
La température autour du cratère est très élevée et les bords sont friables. C’est un site « magique »,très impressionnant, de jour comme de nuit.
Nous établissons notre bivouac à quelques distances de ce « chaudron ».
Le 08/06/2018
Nous prenons une longue piste qui traverse, plein Nord, le désert du Karaqum. La piste sinue entre les dunes puis, rectiligne, suit une ligne électrique et un gazoduc.
Nous mettrons 6 heures de roulage pour faire 180 km et arriver à notre bivouac au bord d’un canal au milieu des dunes. C’est un canal d’irrigation de 1300 km !!! Il a été construit par les russes dans les années cinquante pour développer la culture du coton. Il est aujourd’hui inexploité car il s’ensable et se salinise, tout comme la mer d’Aral à laquelle il est relié.
Le bivouac est très chaud et venteux : 37°c.
Le 09/06/2018
Piste puis route pour rejoindre la frontière entre Turkménistan et Ouzbékistan, toute proche (80 km)
Nous mettrons 7 heures pour la passer avec, des 2 cotés, fouille des véhicules et passage de chaque voiture sur une fosse pour inspecter les dessous du châssis.
Le changement d’atmosphère est saisissant : les gens sont plus ouverts et plus souriants en Ouzbékistan, alors qu’au Turkménistan ils étaient plus fermés et plus raides, conséquence certaine d’une dictature policière.
Puis nous arrivons à notre hôtel situé juste en face des murailles de la magnifique vieille ville de Khiva. C’était la capitale de la région pendant 300 ans, de l’an 1600 jusqu’à l’occupation soviétique, et cela se voit.
Bien à l’abri derrière une énorme enceinte fortifiée, on trouve une ville « intacte » avec ses palais, ses mosquées, ses écoles coraniques, ses lacis de ruelles et de rues étroites où jouent l’ombre et la lumière. Tout est remarquablement reconstruit ou réparé, en briques de terre cuite avec de nombreux habillages en carreaux vernissées.
Partout le bois apparent y est finement sculpté : poteaux, portes, linteaux.
Le pavage des rues porte encore la trace des roues des charrettes qui, ici, ont la particularité d’avoir des roues en bois non cerclées de fer mais bardées de clous à grosse tête : c’est une particularité de la région d’après le guide.
Nous visitons une mosquée dont toute la colonnade est en bois supportant un plafond entièrement en bois ; un peu, mais à échelle réduite, comme le palais de Darius à Persépolis.
Une ville magnifique, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le 10/06/2018
Nous commençons la journée par une longue visite au marché local de Khiva, situé dans la ville nouvelle qui s’est bâtie autour de la vieille ville.
C’est une explosion de couleurs, de senteurs et de convivialités. On nous interpelle en russe, on fait les pitres et tout le monde se marre,…même si on ne se comprend pas !
On voit un boulanger qui a mis son four sur une carriole pour cuire son pain au sein même du marché ! Les petits pains y cuisent collés aux parois.
Les bouchers exposent leur viande en plein air.
Puis nous prenons la route pour entrer dans le désert du Kyzylkoum : vaste étendue de dunes moutonnantes plantées d’une maigre végétation.
Ensuite c’est la piste sur plus de 200 km, tantôt très sablonneuses, tantôt plus roulante et qui passe à côté de campement de yourtes.
En fin de journée, nous traversons ce qui ressemble à des salars (anciens lacs de sel asséchés) pour arriver à notre bivouac au bord d’un lac (très) salé.
Après 10 heures de conduite, l’apéro, dans ce site magnifique, est le bienvenu.
Le temps est doux (31°c) avec une légère brise : bref, c’est le bonheur.
Le 11/06/2018
Toute la journée se passe en suivant de belles pistes qui traversent un immense désert, sans cesse changeant : Regs, dunes, végétations, canyons ; le tout agrémenté de lacs salés, campements de yourtes, troupeaux de moutons et de chameaux, exploitations de sel et quelques rares villages.
Nous verrons même une mosquée et un tombeau musulman au milieu de nulle part.
On y sent vraiment les immensités des plaines de l’Asie centrale, étouffantes en été (il fait 35 °c) et glaciales en hiver.
Notre bivouac se dresse juste à côté d’un camp de yourtes tenu par des russes et qui nous servirons un bon dîner à base de ragout et de pomme de terre, un peu comme un pot au feu local.
Le tout arrosé de vodka pour les uns et d’une bière bien fraîche pour les autres.
Le 12/06/2018
Rassemblement à 7 heures du matin pour le carburant. Compte tenu de la langueur de nos étapes depuis notre entrée en Ouzbékistan et compte tenu du très petit nombre de stations-services qui distribuent du diesel, l’organisateur a fait venir du carburant depuis une grande ville assez éloignée. Celui-ci arrive dans les soutes d’un car de tourisme sous forme de jerrycans à se partager sur la base de 60 litres par voiture. En tout, le car a donc amené près de 1500 litres de carburant !!…qui nous est vendu environs 2 dollars le litre, soit plus du double du prix courant: ici, comme ailleurs, les service se paye et c’est bien normal !
Puis nous prenons la route pour rejoindre Boukhara que nous visiterons demain.
En chemin nous nous arrêtons dans la petite ville de Notura pour y visiter de beaux bâtiments religieux entourant une source sacrée : endroit paisible et enchanteur bercé par le murmure de l’eau qui dévale les canaux.
Au-dessus de ce site, on voit les restes d’une forteresse en pisée : c’est là qu’Alexandre Le Grand a regroupé son armée avant d’attaquer et de prendre la ville de Samarkand.
Le 13/06/2018
Journée consacrée à la visite, à pieds, du centre historique de Boukhara.
C’est une ville musulmane, où les gens vous saluent du « Salam Malik Oum », avec nombre de mosquées et d’écoles coraniques, mais où l’on sert de l’alcool partout, où tout fonctionne pendant le ramadan, où le muezzin ne s’entend pas et sans aucune femme voilée ! Un islam soft et tolérant est donc possible ?!
Les bâtiments religieux qui composent le centre sont magnifiquement conservés ou rénovés, faits de briques ocre jaune et parés de carreaux de faïence bleus ou verts qui brillent au soleil.
La fraîcheur des quelques bazars couverts est la bienvenue car il fait plus de 35°C à l’ombre.
Au passage nous entrons dans un atelier de tissage de la soie et pouvons observer une ouvrière qui brode des motifs avec des fils de soie. Elle nous explique que le grand « tapis » brodé qui est visible sur le mur derrière elle a nécessité 9 mois de travail à 7 ouvrières !
Partout les gens sont souriants et accueillants ce qui rend notre promenade très agréable malgré la forte chaleur.
Le soir le vent de sable se lève. Le dîner avec spectacle folklorique prévu par l’organisation se tient, heureusement, dans la cour fermée et bien abritée d’un ancien caravansérail.
Le 14/06/2018
Courte étape de 272 km par la route pour rejoindre Samarkand. Arrivés en début d’après-midi, nous en profitons pour aller faire la vidange dans un petit garage local où nous sommes très bien accueillis.
Demain nous visiterons la ville.
Le 15/06/2018
Nous visitons à pieds le centre historique de Samarkand.
Nous commençons par le magnifique « Gour Emir ».
Cet ensemble de bâtiments abrite le tombeau de Tamerlan, chef de guerre turco-mongol qui mena des expéditions jusqu’à Constantinople, en Iran, et en Inde. La salle abritant le sarcophage, toute en ogives, est magnifiquement décorée.
Tamerlan est bien connu pour avoir stoppé l’empire ottoman au moment où celui-ci tentait de coloniser l’Europe suite au déclin des monarchies européennes. Il a notamment contribué à repousser les armées de « la sublime porte » qui faisaient le siège de Vienne en Autriche. Il est ainsi devenu l’allié très apprécié des cours européennes.
Tamerlan se créa ainsi un empire aussi vaste que celui d’Alexandre Le Grand qui allait de l’inde, à la Turquie en passant par l’Iran, l’Egypte, l’Irak et toute l’Asie centrale.
Samarkand en a été sa capitale pendant plus de 4 siècles. C’est d’ailleurs un des descendants directs de Tamerlan qui fit construire le Taj Mahal en Inde.
Puis nous allons visiter la « plus belle place d’Asie centrale », le Registan, bordé par 3 écoles coraniques formant un ensemble aux proportions parfaites.
Cette place aurait été voulue par Gengis Khan lorsque il prit la ville au 12°siècle. C’est sur cette place que fut célébrée la révolution soviétique en 1917 et qu’en 1927 les femmes de la ville se réunirent en public pour ôter leur voile islamique et le brûler pour ne plus jamais le remettre. Les 3 écoles coraniques qui bordent la place sont de toute beauté avec leurs habillages en carreaux de faïence, majoliques et mosaïques. Chacune, outre la religion, enseignait les sciences premières de l’époque : Astronomie, mathématique, médecine etc. C’est l’origine des universités qui, aujourd’hui, font la renommée de Samarkand.
Puis nous allons visiter une autre merveille, beaucoup moins connue, qui est le site de SHOHIZINDA où la rue des mausolées : C’est une « rue » qui commence par un escalier monumental pour grimper vers une nécropole en bordure d’une colline où se trouvait autrefois la première ville de Samarkand, , occupée par Alexandre Le Grand et rasée par Gengis Kahn.
Cette nécropole était connue pour avoir reçu le tombeau d’un des fidèles de Mahomet dès le 6°siécle.
Puis toute une série de mausolées ont été construits pour recevoir les proches de Tamerlan et de sa lignée.
C’est un ensemble impressionnant un peu dans l’esprit de la vallée des rois en Egypte. Autour, la colline est couverte de pierres tombales formant un grand cimetière.
Puis nous allons voir le grand bazar, implanté à côté d’une très grande mosquée (la plus grande d’Asie Centrale) construite par Tamerlan.
Malheureusement le bazar est quasi désert en ce jour de l’Aïd qui marque la fin du Ramadan.
Enfin, petite visite aux restes de l’observatoire d’Ousgebeth, l’un des petits-fils de Tamerlan qui, en plus d’un souverain avisé, fut un astronome très réputé, connu jusqu’en Europe.
Longue visite, bien éclairée par notre guide parlant un français impeccable, qui nous a montré une ville magnifique, attachante et prospère.
Le 16/06/2018
Nous prenons la route, très tôt pour rejoindre la frontière du Kirghizstan distante de 660 km.
Nous traversons une grande plaine fertile plantée de céréales, de riz, de maïs, de luzerne et d’arbres fruitiers. Puis la route s’élève pour franchir les montagnes avec un col à 1800 m. Celui-ci débouche sur un plateau également très cultivé qui nous amène à la frontière au Nord-Est de l’Ouzbékistan.
Nous couchons à l’hôtel à Osh au Kirghizstan, grosse ville frontière très animée et bruyante.
Le 17/06/2018
Nous démarrons la journée par la visite du marché local pour compléter nos provisions et changer nos euros. La ville et le marché nous apparaissent sales et très délabrés ; la quasi-totalité des femmes porte un foulard et les vieux immeubles en béton de l’ère soviétique qui bordent les rues sont quasiment en ruines avec des arrières cours revenues à l’état sauvage : déchets, végétations, gravats divers etc.
A l’angle d’une rue, un vieux camion trône sur un socle maçonné, symbole d’une ancienne usine de montage de l’ère soviétique.
Quel changement et quelle déception par rapport à l’Ouzbékistan !
Puis nous quittons la ville pour 150 km de goudron et 250 km de piste. Dès la sortie de la vile, tout redevient propre et ordonné comme en Ouzbékistan mais avec un réseau routier bien meilleur.
C’est donc la ville de Osh, ville frontière, qui est à fuir et non le Kirghizstan. Ouf ! mais pourquoi cette ville est-elle ainsi délaissée ?
La route traverse une immense plaine, cœur du pays, entouré de hautes montagnes aux sommets encore enneigés.
Cette plaine, en moyenne à 1000 m d’altitude, est très fertile et couverte de cultures car bien arrosée par de nombreux cours d’eau qui descendent des montagnes.
Puis nous quittons la plaine pour prendre une longue piste qui, d’abord graduellement, nous fera traverser des collines herbeuses et vallonnées, puis nous fera grimper vers les sommets enneigés.
Nous franchirons ainsi 3 cols entre 2800 et 3250 m, nous passerons au travers d’un névé de plus de 8 m d’épaisseur dans une tranchée ouverte à la pelle mécanique.
Partout le paysage est somptueux : c’est l’une des plus belles pistes que j’ai empruntée à ce jour.
Elle nous mènera à notre notre bivouac à 3000 m d’altitude, au bord d’un lac et au milieu de yourtes.
Le soir dîner local dans deux des yourtes du campement : excellent et convivial alors que dehors il fait 3°C dans une lumière cristalline.
Le 18/06/2018
Nous reprenons la piste au milieu des troupeaux de chevaux.
Nous redescendons de ces hautes plaines à 3000 m par le col dit des « 32 perroquets » car il comporte 32 virages très serrés en forme de bec de perroquet !
Nous prenons ensuite la route puis la piste pour nous rapprocher de la frontière chinoise.
Notre bivouac est situé dans les montagnes dans un autre campement de yourtes.
Tout près nous trouvons un ancien caravansérail absolument remarquable : il est au bord d’une des très rares pistes qui passent à travers les montagnes qui séparent le Kirghizstan du désert de Taklimaklan. Ce désert fait partie du très vaste espace désertique qui est au centre de la chine et que l’on nomme du nom générique de « désert de Gobi », alors que Gobi veut juste dire « désert » . Ce caravansérail est parfaitement conservé, totalement intact, sans aucun travail de réparation. Enfin c’est un des rares caravansérails intégralement couvert, eu égard au rude climat à 3000 m d’altitude. Le tout dans un cadre totalement préservé! C’est absolument unique !
Les 19/20/21 -2018
Départ tôt le matin pour, par la route, rejoindre la frontière entre Kirghizstan et Chine, où nous arrivons à 9h.
A partir de là vont s’enchainer une suite d’événements qui nous prendrons 3 jours pour rentrer en Chine. Dans l’ordre :
Le 19 :
- Sortie de la frontière chinoise après passage au scanner de tous les véhicules vers 15 heures
- 80 km de très mauvaise route et un contrôle tatillon des véhicules : + 2h
- Enregistrement des passeports et recontrôle des véhicules : + 3 h
- Garage des véhicules sous douane : + 1h
- Voyage en car de 60 km pour rejoindre notre hôtel avec 3 contrôles des passeports : + 3h
- Arrivée à l’hôtel à minuit passé !
Le 20 :
- Visite médicale dans un hôpital pour avoir le permis chinois : 3 h
- Récupération des voitures et retour à l’hôtel (120 km A/R) : 8 heures dont 6 heures d’attente !
- Retour à l’hôtel à 22 h 30
Le 21 :
- Confection des permis chinois et contrôle technique des véhicules : 7 heures
Le tout dans une ambiance tatillonne, peu souriante avec de très nombreux ordres et contrordres sans aucune logique autre que de nous montrer le haut niveau de pouvoir et de désorganisation des administrations locales.
Heureusement nos guides locaux ont tout fait pour faciliter, accélérer et expliquer les choses.
C’est le pire passage de frontière que j’ai connu.
Le reste de l’après-midi du 21 est consacré à la visite de la vieille ville de Kashgar très typique et contrastant fort avec la ville nouvelle qui s’est bâtie autour.
Une partie des remparts est encore présente et la promenade dans les ruelles interdites aux voitures est reposante et très intéressante : nombreuses échoppes, artisans travaillant le fer, le bois, le cuivre, facteurs d’instruments, ruelles endormies, placettes écrasées de soleil, cafés animés.
Nous avons même trouvé un maréchal-ferrant qui fabriquait lui-même les fers à ânes.
Cette ancienne ville était le point de ralliement de toutes les caravanes qui, empruntant la route de la soie, sortaient du désert du Taklimaklan.
Une ambiance plus musulmane que chinoise, malheureusement plombée par une présence policière omniprésente : il y en a de partout, en uniformes noirs, boucliers et matraques en main, souvent vêtus de gilets pare-balles !
Pour rentrer à l’hôtel, nous traversons une partie de la ville nouvelle où Mao est encore bien présent sur l’une des grandes places de la ville.
Au briefing du soir, nous apprenons que les autorités chinoises interdisent que nous utilisions les pistes prévues au programme qui nous faisaient passer par le Nord du désert du Taklimaklan. Nous sommes obligés de rejoindre la Mongolie par la route et en convoi et en faisant un très grand détour (+ 1500 km) par le Sud de ce désert avant de remonter vers le Nord.
Le 22/06/2018
Départ par la route pour la ville d’Ethane, en bordure Sud du désert et par où passait la principale route de la soie.
Nous devons subir de très nombreux et tatillons contrôles de police, quasiment à l’entrée et à la sortie des villes et à tous les grands carrefours en rase campagne. Bien entendu toute photo d’un site « policier » est totalement interdite !
Partout il y a de très nombreux policiers, parfois plus que d’habitants visibles. Les stations-services sont gardées et closes derrière de hautes grilles avec portails anti-bélier à l’entrée et à la sortie. Pour prendre du carburant, il faut d’abord déposer ses passagers à l’extérieur de l’enceinte de la station, faire contrôler le contenu du coffre, laisser sa carte d’identité au policier qui ensuite, ouvre la barrière.
Dans chaque hall d’hôtel important, il y a des policiers portant casque et gilet pare-balles avec portique de détection et scan à bagages comme dans les aéroports.
Nos guides nous apprennent que toute cette région du Xintiang revendique son autonomie depuis une dizaine d’année, avec, de temps à autre, des « troubles » ( ?), ce que le gouvernement central ne peut tolérer.
La route rectiligne passe au milieu des petites dunes de la bordure du désert. Par endroits, l’ancienne piste est encore visible.
Arrivée tardive à l’hôtel. La visite de la ville sera pour demain matin.
Le 23/06/2018
Petite visite à pied des alentours de l’hôtel : il n’y a rien à voir de particulier dans cette ville d’Ethane, moderne et en pleine construction.
Journée monotone sur la route en bordure du désert. La route, généralement rectiligne, est soit bordée de petites dunes et espaces sablonneux-caillouteux, soit bordée de genre de peupliers plantés très serrés pour fixer le sable et couper le vent.
L’avantage de circuler en convoi, avec la voiture des guides en avant, c’est qu’on passe plus rapidement les nombreux contrôles qui jalonnent notre route.
Arrivée en milieu d’après-midi à notre hôtel, à Minfeng, petite ville moderne au milieu de rien et par un petit vent de sable.
Le 24/06/2018
Longue étape de 770 km de route avec, toujours, de quelques contrôles .
Le point intéressant est que nous devons prendre une route qui, sur 700 km, doit traverser du Sud au Nord, le désert du Taklimaklan.
C’est pratiquement une ligne droite qui passe au milieu des dunes, bordée de plantations de tamaris ( ?) pour fixer le sable. Certaines dunes sont impressionnantes avec des sifs dans tous les sens (c’est la ligne de crête aigue de certaines dunes, façonnée par le vent et difficile à franchir en 4×4. En général crètes sont toutes à peu près parallèles et perpendiculaires à la direction du vent dominant).
Nous passons près de derricks d’exploitation pétrolière, et subissons, à mi-chemin en plein centre du désert…un contrôle de police interminable !
Malheureusement, il fait gris et nous aurons même, quelques averses.
Arrivée le soir dans la ville moderne de Kurle, au Nord du désert.
Le 25/06/2018
Les autorités chinoises nous interdisent de rejoindre la ville d’Urumqi par la montagne comme c’était prévu avec passage d’un beau col à 4000 m : Il y aurait eu des « troubles » sur cette route !
Nous devons donc prendre l’autoroute en faisant un détour de 150 km !
Heureusement les contrôles sont beaucoup plus rapides et moins nombreux dans cette zone.
Arrivée à l’hôtel à Urumqi. C’est une très grande ville moderne, propre et fleurie avec de nombreuses autoroutes surélevées. L’hôtel est de très grand luxe en plein centre-ville.
Le 26/06/2018
La matinée est consacrée à refaire les pleins, laver les voitures et ranger la cellule.
L’après-midi, nous allons visiter le musée de la ville qui est très intéressant.
Nous y avons admiré de nombreux objets régionaux, récents et très anciens : vêtements, outils, armes, bijoux etc.. De 2000 ans AJC à nos jours.
Nous y avons surtout découverts des corps momifiés revêtus de leurs habits, avec leurs cheveux et les sourcils, la face parfaitement reconnaissable et datant de 1800 et 800 Avant JC, donc comtemporains de la haute époque des pharaons égyptiens ! IMPRESSIONNANT !
Le 27/06/2018
Départ par la route en direction du Nord-Est pour rejoindre la petite ville de Quinghé, proche de la frontière de la Mongolie.
Pour ce faire la route traverse le désert de Junggar qui fait partie du Gobi.
Ici aussi, plusieurs contrôles de police un peu tatillons et une panne sur le véhicule de Daniel (aspiration du GO bouchée) nous retardent et nous obligent à « speeder » pour arriver, avant le dîner, à la ville de Quinqué où est notre hôtel.
Trop tard pour visiter cette petite ville pourtant bien attrayante avec son large fleuve qui la contourne en créant de vaste espaces verts qui tranchent sur le sable environnant. Au loin on aperçoit les montagnes ocres qui nous séparent de la Mongolie.
Au dîner, nos guides nous apprennent qu’environ 1/3 de la population active de la région est en prison ou sous surveillance pour « rébellion » ou assimilé !
Le 28/06/2018
Journée entière consacrée au passage de la frontière : 8h pour la sortie de Chine avec pesée des 4X4 ( !?) et 2 heures pour rentrer en Mongolie avec le sourire et des douanières (!) qui parlent anglais.
2 heures de piste et de route pour rejoindre le bivouac, magnifique au milieu d’une steppe sans fin dans le soir qui tombe.
Le 29/06/2018
Journée de pistes magnifiques entre steppe et montagne avec quelques portions de goudron.
Ici, pas un contrôle et accès normal aux stations de carburant : oubliée la Chine !
On croise quelques villages aux toits de tôle colorés, quelques campements de yourtes et des troupeaux de yacks, de chevaux, de chèvres et de chameaux.
Au passage d’un col vers 2800 m, on voit un tumulus de pierres avec des étoffes qui volent au vent dans le plus pur style tibétain : ce sont les messages de remerciement des camionneurs pour avoir passé l’obstacle sans encombre !
Le soir bivouac au pied d’une dune avec, malheureusement, un fort vent de sable et quelques gouttes de pluie.
Le 30/06/2018
Très belle journée de piste qui alterne les passages en montagne, la traversée d’immensité herbeuses où paissent des troupeaux, quelques gués et des passages désertiques au pied de belles dunes.
En chemin, nous passons près de lacs environnés de dunes comme ceux d’Awbari en Libye.
Nous passons près de tumulus de pierre décorés de bandelettes au pied desquels s’amassent des béquilles et autres objet témoignant de la guérison de leur propriétaire.
Nous nous arrêtons au pied d’un « stupa », lieux de culte bouddhiste symbolisé par une tour conique, tous oripeaux au vent !
Bivouac dans une petite vallée avec, malheureusement, quelques gouttes de pluie.
Le 01/07/2018
Nous prenons la piste sur 270 km pour rejoindre notre prochain bivouac.
Les paysages continuent d’être magnifiques, malheureusement la pluie se met à tomber en milieu de journée pour ne plus s’arrêter.
Les pistes deviennent boueuses et donc glissantes.
Nous traversons quelques villages « ‘modernes » , pimpants, propres et colorés .
En fin de journée arrivée à notre bivouac : un campement de yourtes au bord d’un lac : splendide malgré la pluie.
Nous aurons chacun notre yourte avec vue sur le lac et un petit poêle à bois pour nous tenir chaud.
Le 02/07/2018
Nous rejoignons le goudron sous une pluie battante et prenons la route en direction de la capitale de la Mongolie, Oulan Bator.
Rapidement la pluie cesse et le soleil apparait.
Arrêt pour voir un profond canyon qui entaille la plaine.
Puis visite, à Karakorum, du site de l’ancienne capitale de l’empire Mogol. Ancien campement de Gengis Kahn, le site devint capitale en 1230 sous le règne de son fils, Ogodeî, avant que celle-ci soit déplacée à Pékin en 1260 par son successeur, Kubilaï. C’est l’un des rares sites anciens du pays préservés par les russes Dés l’arrivée sur le site, l’enceinte est impressionnante.
A l’intérieur de l’enceinte, on trouve un ensemble de temples aux toitures relevées en tuiles vernissées et aux façades peintes. Entre les temples, l’espace est vide car autrefois occupés par les tentes mongoles aujourd’hui disparues.
Plus loin dans l’enceinte, nous voyons nos premiers « moulins à prières ».
En sortant du site, nous tombons sur une famille mongole en train de se faire photographier en costumes traditionnels loués pour l’occasion à l’un des nombreux marchands qui prolifèrent sur le parking du site.
Puis nous rejoignons à quelques km de là, notre camp de yourtes qui nous abritera pour la nuit.
Le 03/07/2018
Nous gagnons Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie, par la route.
C’est une route quasi-déserte qui traverse l’immense plaine verte et ondulante, direction plein Est
Oulan-Bator est une très grande ville moderne avec beaucoup de circulation au milieu de grands immeubles, souvent récents et parfois plus anciens, comme en sursis.
Quel changement après le calme de la steppe et des petits villages isolés, regroupés autour d’une station-service au bord de la piste !
Le 04/07/2018
Nous suivons la route qui mène à la frontière Chinoise au travers d’une région désertique et sablonneuse.
Bivouac les pieds dans le sable, à quelque distance de la route et à 250 km de la frontière.
Le 05/07/2018
Arrivé au poste frontière à 11 heures, nous en ressortons à 15 heures mais en …bus car les voitures sont consignées sous douanes jusqu’au lendemain 16 heures.
En attendons nous logeons dans un hôtel de la ville frontière d’Herenhot, petite ville moderne sans attrait particulier.
Le 06/07/2018
Nous récupérons nos voitures et filons vers le bivouac à une vingtaine de kilomètres.
Nous campons au milieu de rien à 1 km de la route et non loin de stupas colorés qui contrastent avec les éoliennes en arrière-plan.
C’est le dernier bivouac du voyage et nous passons une bonne soirée autour de nos dernières bonnes bouteilles malgré un temps pluvieux qui nous a obligés à tendre la bâche.
Le 07/07/2018
Autoroute direction les magnifiques grottes de Yungang, non loin de la ville de Datong à 500 km à l’Ouest de Pékin.
Les grottes de Yungang sont creusées dans une falaise de plusieurs km au pied de laquelle court une allée qui permet d’y accéder.
Chaque grotte abrite des statues de Bouddha et d’autres divinités. Les parois de chaque grotte sont sculptées de motifs et de personnages entourant les grandes statues.
Parfois également la falaise est habillée d’une façade de temple avec de nombreuses sculptures.
Plus loin ce sont des Bouddhas géants sculptés directement dans la falaise.
C’est un site absolument magnifique que nous avons beaucoup aimé malgré la pluie qui tombe par intermittence.
La visite finie, nous rejoignons notre hôtel à Datong, toute proche, grande ville moderne à la chinoise.
Le 08/07/2018
Nous poursuivons notre route en direction de Pékin.
Au passage, arrêt obligé et très attendu, pour voir la Grande Muraille.
Quel ouvrage! qui s’étend à perte de vue, gravissant sans faiblir toutes les déclivités de ce paysage montagneux, verrouillant tous les sommets et tous les passages possibles, même les plus improbables.
Malheureusement on est Dimanche en pleine période de congés d’été et la fréquentation est telle que c’est carrément INVIVABLE !
On crie, on se bouscule, on se marche dessus, partout des détritus jonchent le sol,….
On choisit de monter en téléphérique, puis après une bonne heure de marche sur la muraille, on redescend en « train de luge sur rail ».Cher et peu émotionnel car relativement lent !
Puis, après 2 bonnes heures d’embouteillages car c’est la fin du weekend, nous arrivons à notre hôtel, le long du 8° périphérique qui entoure la ville de Pékin !
Un petit mot sur la façon des chinois de rouler sur l’autoroute : le conducteur moyen roule imperturbablement sur la file de gauche. Les conducteurs pressés roulent sur la file de droite et doublent donc les premiers par la droite. Le problème est que les camions, très lents, roulent aussi, imperturbablement sur cette file de droite. Donc les conducteurs pressés et les camions plus rapides doublent plus à droite par….. la bande d’arrêt d’urgence. Comme ils ont des vitesses très différentes, cela amène une certaine animation ! Puis dès que le trafic ralentit, tout le monde double aussi par la bande d’arrêt d’urgence : bus, camions et voitures pour venir s’entasser au moindre rétrécissement ou ralentissement.
Le 09/07/2018
Nous rejoignons Tangjin, le port de Pékin distant de 200 km. Mais il nous en faut, au préalable, passer par les gigantesques embouteillages de la capitale chinoise. Nous mettrons plus d’une heure pour faire les 35 km qui nous sortent de l’agglomération.
La périphérie de Pékin nous donne une vision très pessimiste d’un futur proche possible pour les grandes agglomérations de la planète : autoroutes à 2×4 voies à perte de vue, envahies par un océan de véhicules en tous sens, brouillard de pollution omniprésent, partout des tours d’habitation, forêts de pylônes à haute tension, cheminées crachant le brouillard, etc…
Arrivés au port en fin de matinée, nous « empotons » les voitures, c’est-à-dire, nous les rentrons dans les conteneurs.
Puis retour à Pékin en bus. Là nous allons au centre de la ville, non loin de la cité impériale, et la ville offre un tout autre visage : grandes avenues bien éclairées, nombreux espaces verts, immeubles modernes, rues animées et colorées, propreté…Comme la ville compte 25 millions d’habitant plus 5 millions de personnes de « passage », rien d’étonnant à ce qu’il y est tant de contraste entre le cœur et la périphérie. Le bruit de la circulation y est contenu car TOUT les 2 et 3 roues sont électriques ! Belle leçon d’écologie pour nous autres européens.
La visite sera pour demain.
Le 10/07/2018
Journée consacrée à la visite de Pékin, en bus avec guide parlant français !
En fait, vu l’immensité de la ville et la seule journée pour ce faire, notre visite se limitera à 3 sites incontournables et à une ballade en pousse-pousse dans un vieux quartier.
La visite commence par le Temple du ciel construit en 1420 au milieu d’un magnifique parc de 250 ha, le plus vaste de Pékin.
C’est un bel endroit regroupant plusieurs temples reliés par une large allée de près d’un km de long. L’atmosphère y est paisible et sereine malgré l’immensité du lieu.
Puis c’est la place Tian An Men : c’est une immense esplanade de 500 m x 800 m environ soit 445 000 m2. C’est le cœur de la république populaire de chine, bordée d’un côté par le bâtiment du gouvernement et de l’autre par la cité interdite. L’accès y est très contrôlé, avec fouille des sacs et contrôles d’identité, engendrant des queues interminables. Heureusement nous y échappons grâce à notre guide patenté, à ses relations et à son savoir-faire.
De là nous accédons à la cité interdite, ancien lieu de résidence et de gouvernement des 22 empereurs de chine des dynasties Ming et Chin qui ont succédé aux empereurs mongoles. La cité a été ouverte au public en 1925.
C’est un site immense, d’une grande cohérence architecturale et fonctionnelle, resté comme lorsque les empereurs l’occupaient et avec une restauration complète mais peu apparente. On y tournerait facilement un film historique juste en enlevant quelques panneaux indicateurs !
Le site se compose d’une succession de cours bordées de bâtiments ayant chacune une fonction bien précise : Accueil des délégations étrangères, gouvernement, logement de l’empereur, célébrations, formation des mandarins (fonctionnaires d’état), trésor, etc…
Les bâtiments sont quasiment vides suite aux pillages lors de l’invasion japonaise du début du XX siècle.
Pour finir la visite, petite balade en vélo-taxi dans un vieux quartier de Pékin, qui, malheureusement, ne tardera pas à disparaître pour laisser place à des tours d’habitation.
Actuellement, c’est un véritable havre de paix au milieu du tumulte de la ville.
Le 11/07/2018
Nous prenons l’avion pour rejoindre la France via Dubaï.
Nos véhicules nous serons délivrés à Fos/mer fin Août.
Depuis la maison, nous avons fait 16 287 km en 48 jours et traversé 9 pays hors France.
Ce fut un grand voyage, long et parfois un peu éprouvant. Très varié par la multitude de peuplades, de paysages et de climats rencontrés.
De nombreux endroits auraient mérités que nous nous y attardions, mais le timing, un peu serré, ne le permettait pas et c’est dommage.
Nous connaissions déjà la Turquie et l’Iran que nous avions beaucoup apprécié ; la Kirghizie, l’Ouzbékistan et la Mongolie furent une révélation ; le Turkménistan un choc étrange et la Chine plutôt une déception.
L’administration chinoise nous est apparue au quotidien, paranoïaque, procédurière et tatillonne. Les fonctionnaires chinois sont en général, peu aimables, pas du tout ouverts à tout ce qui n’est pas Chinois et adorent abuser de la moindre parcelle du pouvoir qui leur est octroyé. En plus ils ont une logique (???) qui nous échappe pour tout ce qui est organisation. Bref ils sont en permanence désorganisés, n’acceptent aucune suggestion pour ne pas perdre la face et ils adorent commander ou faire semblant.
En général, les villes, en pleine reconstruction, sont peu attrayantes.
Mais si l’on considère d’où ils viennent (107 ans de communisme, 80 de collectivisme, des famines majeures il y encore 30 ans, féodalité,..) et où ils en sont aujourd’hui (Redressement économique, niveau de vie, y compris dans les campagnes, début de lutte contre la pollution, libéralisation de l’économie y compris pour les individus..) : Chapeau !
Nous avons mis plusieurs siècles pour accomplir ce qu’ils ont fait en moins de cinquante ans, normal donc qu’il y ait des ratés et que tout soit loin d’être parfait à nos yeux d’occidentaux.
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