Du 20 Janvier au 4 Février, nous sommes partis visiter la Jamaïque avec notre fille, Marie, et son compagnon, Guillaume.
Pendant 15 jours nous nous sommes promenés en voiture de location, séjournant dans des hôtels réservés à l’avance par une agence locale contactée par internet.
Le 20 Janvier
Nous arrivons tard dans la nuit à Montego Bay après 25 h de voyage depuis la France.
Le représentant de l’agence nous attend à l’aéroport pour nous amener directement à notre hôtel pour une bonne nuit de repos.
L’Altamont West Hotel est un petit hôtel au bord de la mer à la sortie de Montego Bay.
Vérandas avec vues sur la baie, joli petite piscine agrémentée de sculptures de fourmis géantes en tôle du plus bel effet décoratif!
Le 21 Janvier
Le matin, après un solide petit déjeuner et dans l’attente de l’arrivée à 14h30 de Marie et Guillaume, promenade sur la plage en face de l’hôtel et reconnaissance des environs avec recherche d’un bon restaurant pour le dîner de ce soir.
Après quelques péripéties et incompréhensions dues à l’accent local qui déforme le peu d’anglais que nous connaissons, nous récupérons les jeunes puis la voiture de location, un Suzuki Vitara 4×4 avec blocage, ce qui, on le verra plus loin, nous sera bien utile.
Retour à l’hôtel, non loin de l’aéroport, et séance plage et bain de mer pour se détendre : les jeunes sont totalement dépaysés par 30°c, 15 heures à peine après avoir quitté le froid de Montréal !
La mer, turquoise et transparente, est à 28°c : tout va bien !
Le soir dîner de gala offert par Marie et Guillaume dans un superbe restaurant (conseillé par « le Petit Futé ») en terrasse au bord de mer.
Au menu Cocktails, filet mignon, cake de crabes, fruits mer etc.. Excellent, beau cadre et service impeccable : une réussite à conseiller (Marguerite’s Restaurant)
Le 22 Janvier
Départ en voiture pour longer toute la côte Nord de l’île jusqu’à Boston Bay.
Côte très changeante avec de nombreuses baies, petites falaises déchiquetées et végétation omniprésente.
Au passage nous nous arrêtons à Discovery Bay, la baie où Christophe Colomb a pris pied en Jamaïque lors de son deuxième voyage.
Très jolie baie turquoise d’ un côté
et, de l’autre, wharf aménagé pour le chargement de bauxite sur des cargos de haute mer : contraste garanti !
Sur la plage, pile entre ces deux mondes, un « rasta » local nous propose gentiment des coquillages.
Puis nous visitons de vastes grottes en bord de mer (Green Grotto) qui servaient autrefois de refuge et de campement aux esclaves en fuite : impressionnantes racines d’arbre qui descendent pour trouver l’eau, lacs souterrains, cheminées laissant voir un coin de ciel, étranges congressions, ,stalagmites et stalactites et fraicheur bienvenue.
Déjeuner au bord d’un rio à son débouché sur la mer dans une petite gargote : poissons de rivière et riz, heureusement pas trop épicés.
Farniente au bord du rio en regardant passer de petits radeaux en bambous qui promènent les clients.
Le soir, arrivée à notre campement où nous passerons d’abord une nuit avant notre escapade dans les montagnes, puis 3 nuits au retour de celle-ci.
C’est un « écolodge » composée d’une multitude de cabanes de bambous disséminées sous les arbres
sur un promontoire rocheux en bordure d’une magnifique baie turquoise.
Le tout avec une décoration très africaine : tissus imprimés à la cire, masques tribaux, girafe en plâtre etc..
Entre les cases, une multitude de petits lieux pour se reposer ; salons, petite piscine, paillotes, bancs ombragés, cage avec des perroquets, petite plage « privée ».
Le 23 Janvier
Départ pour les Blues Mountains, hautes montagnes difficiles d’accès recouvertes d’une végétation luxuriante.
Route très étroite et difficile puis piste encore plus difficile pour arriver à Millbank, petit village de montagne isolé de tout où nous récupérons Barbara notre cuisinière qui dois nous guider jusqu’au campement.
Nous y arrivons enfin, vers 14h sans pause de midi après 10 km d’une piste ravinée, caillouteuse et étroite : heureusement que nous avions un 4×4 digne de ce nom malgré des pneus quasiment lisses et une garde au sol de SUV qui le fera toucher plusieurs fois sur les rochers de la piste.
Au bout de celle-ci, beau campement de quelques cabanes à flanc de montagne au milieu d’une végétation dense et exubérante. Electricité par panneaux solaires, pas d’eau chaude, pas de chauffage et nuées de moustiques voraces. Diner local à 18h (la faim se faisant clairement sentir après avoir sauté le déjeuner) : riz, porc caramélisé, épices le tout arrosé de bière tiède achetée en chemin.
Très bonne nuit bercés par le chant des oiseaux.
Le 24 Janvier
Levé de bonne heure sous un ciel menaçant.
Petit déjeuner « local » avec mélange légumes et bacon poêlés et épicés, heureusement arrosé d’un excellent café des Blue Mountains, réputé dans le monde entier. (Ce serait le « meilleur café du monde » et en tout cas l’un des plus chers !)
Puis ballade en suivant des sentiers à peine tracés dans les montagnes au milieu des fougères géantes,
des bambous gros comme le bras, des arbres exotiques et des bananiers : partout de l’eau coule en filets ou en cascade. Curieusement très peu d’animaux et d’oiseaux. On voit quand même passer une mangouste, bien trop rapide pour pouvoir la prendre en photo.
Retour au camp vers 13 heures pour le déjeuner ; toujours local et toujours préparé par la souriante Barbara.
Malheureusement, une pluie battante nous oblige à passer l’après-midi abrités sous la véranda à lire, dessiner, classer les photos sur le PC, et faire des mots fléchés et des sudokus.
Dîner rapide et nuit glaciale avec seul un fin drap comme couverture !
Le 25 Janvier.
Redescente de bonne heure vers la vallée, le soleil étant timidement revenu avant de s’affirmer définitivement.
Nous déposons Barbara dans son village et rejoignons Fellow Ship, toujours dans les Blue Mountains, pour une descente du Rio Grande en rafts de bambous.
L’organisatrice de notre voyage, Louise, nous attend à l’embarcadère pour prendre notre voiture et nous l’amener à l’arrivée. Ce sera, en principe, la seule fois que nous la verrons durant notre voyage.
C’est une française d’une trentaine d’année, installée depuis 2012 en Jamaïque, très sympathique.
Le Rio Grande que nous allons descendre jusqu’à la mer pendant 3 heures est le plus gros cours d’eau de l’île, alimenté par la multitude de rus et rivières qui descendent des Blue Mountains.
C’est tantôt un petit fleuve calme qui sinue dans des vallées évasées, tantôt un flot plus tumultueux dans des gorges avec quelques rapides.
Au vu des berges, et bien que nous ne soyons pas en saison sèche, il apparaît que le débit peu décupler et le niveau monter de plusieurs mètres avec une érosion très importante !
Nous disposons de 2 radeaux de bambous d’une dizaine de mètres chacun pilotés par un « gondolier » placé très en avant qui dirige l’embarcation avec une longue perche.
Notre siège est légèrement surélevé pour ne pas être mouillé, même dans les (petits) rapides que nous dévalons à toute allure.
Le paysage est splendide : forêts denses, falaises abruptes, plage et banc de sables, rapides semés de rochers, eau transparente et murmurante et commentaires amusés de nos pagayeurs.
Nous croisons des pagayeurs qui remontent le cours d’eau en tirant leur radeau pour rejoindre le point de départ. Nos accompagnateurs nous expliquent qu’il faut faire ces longues et pénibles remontées (4 à 5 h) pendant 3 ans avant de pouvoir faire descendre des touristes sur les radeaux : c’est un apprentissage obligatoire et qui permet de réguler le nombre de radeaux sur le Rio Grande.
A midi, pose repas dans une cabane sur un banc de la rivière : au menu écrevisses et langoustes d’eau douce ( !?) pêchées le matin même et cuites au feu de bois dans une sauce au curry.
Baignade et on repart.
Vers 14 h on récupère notre voiture pour rejoindre notre écolodge et ses cabanes en bord de mer à Gordon Bay.
Diner le soir au resto du lodge dans une ambiance très africaine.
Le 26 Janvier,
Journée plage et détente avec de multiples pauses dans tous les coins de l’écolodge aménagés à cet effet. Il fait bien chaud (25/28°c) mais un vent fort grossi la mer, nous faisant préférer la petite piscine.
Cette journée me permet la rédaction de cette première partie du journal pendant que les 2 « djeun’s » filent le parfait amour en dessinant leur journal de voyage et que Pat se repose de tous ses efforts des derniers jours.
Dîner sur la plage voisine du camp : Langoustes et riz arrosé d’une bonne bière locale avec coucher de soleil en toile de fond.
Nuit dans nos cabanes en bambou après un petit plouf dans le bassin qui équipe notre vaste salle de bains, totalement ouverte sur la végétation.
Le 27 Janvier
Nous sommes tellement bien dans ce campement que l’on décide d’y rester pour une nouvelle journée plage au lieu d’aller visiter la petite ville voisine de Port Antonio. De toute façon on doit la traverser demain pour rejoindre notre prochaine étape.
Les Djeun’s dessinent leurs carnets de voyage pendant que je retouche les photos et que Patricia bouquine (bis répétitas !)
Le 28 Janvier
Départ pour les Blue Mountains mais côté SUD, c’est-à-dire côté de la capitale Kingston.
Nous reprenons la route du littoral jusqu’à Buff Bay. A part la traversée de Port Antonio, très animée, il y a très peu de circulation en ce Samedi matin.
A Buff Bay nous prenons une étroite et sinueuse route de montagne au milieu d’une végétation très dense, qui nous amène à un col à 1400 m d’altitude avant de redescendre sur Kingston
en suivant une rivière encaissée entrecoupée de cascades mousseuses.
Juste après le col, nous nous arrêtons dans un café restaurant (Gap Café) d’où l’on domine la capitale de la Jamaïque.
Sur la terrasse des oiseaux butinent des bouteilles de sirop rouge.
Nous reprenons la route. Le petites maisons colorées alternent avec des points casse-croûtes
Un peu plus bas dans la descente, toujours très étroite (il est recommandé de klaxonner à chaque virage), nous quittons la route pour une piste encore plus étroite alternant passages rocheux et parties humides. Au bout de 5 km, heureusement sans croiser personne (c’eut été impossible !) nous arrivons à notre lodge, perdu au milieu de la végétation. On y accède par un petit pont en laissant la voiture sur la piste qui s’arrête là !
Le lodge comprend plusieurs « chalets » disséminés dans un jardin luxuriant mais très soigné qui s’étage de part et d’autre d’un petit torrent cascadant de rocher en rocher.
Partout fougères, fleurs de toutes les couleurs, palmiers et…quelques araignées. C’est un vrai paradis tenu par une dame du Mozambique et son filleul très gentils et souriants.
Cet après-midi, farniente au bord du torrent en profitant du jardin.
Diner sous la véranda
Le 29 Janvier
Départ de bon matin pour aller visiter un village rastafari perdu dans la montagne au-dessus de notre camp : 1 h 30 de montée ininterrompue par des sentiers au milieu de la végétation dense avec, au loin, Kingston et sa baie pour toile de fond.
On traverse d’abord un petit village « normal » avec son école et ses improbables constructions : généralement bricolées, colorées et toujours de guingois !
Puis on bifurque vers le village Rasta uniquement accessible par le sentier pédestre, souvent bordé de buissons fleuris.
A l’entrée du village, un totem expose les lignes directrices de la religion Rastafari (voir ci-après)
Arrivés au village nous sommes accueillis par une jeune femme qui nous sert de guide.
On commence par visiter le temple, très coloré. Pour cela, les femmes doivent se couvrir.
Nous apprenons que le culte Rasta vénère le Négus, Hailé Sélassié, descendant de Salomon, d’où les nombreuses représentations d’étoile de David, y compris pour le foyer devant l’école élémentaire.
Les rastafaris ne mangent aucune viande et pas de sel ! Les nombreux lézards qui se promènent partout sont donc bien tranquilles.
Ce n’est pas le cas des arbres à papayes qui fournissent leur contribution à l’alimentation des villageois.
Le village vit quasiment en autarcie et de la production du recherché café des Blue Mountains, dont on voit des plans le long des sentiers autour du village
Puis on se promène au milieu des cabanes desservies par des rues-chemins très en pente.
Au retour bon bain au pied de la cascade qui domine le camp
Le 30 Janvier
Nous reprenons la voiture pour rejoindre notre prochaine étape : Treasure Beach sur la côte Sud de l’île.
Nous descendons des Blue Mountains par la même route, étroite et sinueuse avant de traverser d’Est en Ouest, Kingston, la capitale. A part quelques embouteillages et une conduite générale des locaux que l’on peut qualifier de « virile », tout se passe bien. Le centre-ville est petit mais propre et déborde d’activité.
Nous quittons Kingston par une autoroute à péage en direction de l’Ouest. Le péage étant assez cher, l’autoroute est déserte.
Une nationale étroite et sinueuse fait suite à l’autoroute.
Bien vite nous quittons cette route pour descendre plein Sud en direction de Treasure Beach par un enchevêtrement de petites routes à peine revêtues et qui sinuent de village en village. Heureusement que notre Garmin, dûment programmé à cet effet, nous guide.
Après 3 heures de route, arrivée au Jakes Hôtel : magnifique campement de petites maisons dans un parc très soigné qui s’étale directement au bord de la mer. Tout est soigné et clean, les pelouses sont tondues à ras, le bar est bien garni et le personnel en uniformes impeccables : so british !
Ce soir dîner de Langoustes sur la plage !
Le 31 JANVIER
On part de bon matin vers l’embouchure de la Black River pour une remontée en bateau avec visite de la mangrove et de ses crocodiles.
Le long de la piste qui y mène en suivant le bord de mer, on tombe sur une vieille carcasse de voiture exposée sur un socle, comme un monument !
Après une quarantaine de km de nids de poules et ornières diverses, nous arrivons à l’embouchure de la Black River avec un joli petit port et nous embarquons sur une barge à moteur pour notre petite croisière.
Rapidement on tombe sur des crocodiles d’environ 1,5 à 2m de long,
puis nous croisons des pêcheurs locaux
avant de rentrer dans la mangrove qui borde la rivière.
De nombreux oiseaux dont des aigrettes blanches, sont perchés dans les arbres.
Un arrêt surprise ( ?) nous permet de débarquer et de nous « promener » sur cet entrelacs serré de racines
Puis nous passons non loin d’une tour d’observation des incendies. En effet les végétaux en décomposition sous l’eau produisent du méthane qui peut s’enflammer lors de très fortes chaleurs lorsqu’il se répand en arrivant à la surface. Des zones entières de joncs calcinés en témoignent.
Le 1er Février
Cet après-midi, balade en bateau local pour rejoindre Pélican Bar.
La longue barque effilée est munie d’un gros moteur de 75 cv, ce qui permet à « Captain Ted » notre barreur, de foncer à toute vitesse dans les vagues en faisant décoller son bateau ce qui le rend hilare !
Pélican Bar est une paillotte montée sur pilotis au milieu d’une des baies de la côte : eau turquoise, paillotte toute bricolée en bois, bière à volonté, partie de dominos bruyante, quelques « hôtesses » peu vêtues et rastas un peu « smokés » : Ambiance « frères de la côte » façon « Waterworld » (le film).
Au Pélican Bar, la moindre surface de bois est gravée des noms et patronymes des visiteurs !
Et, évidemment, des pélicans viennent se poser à proximité.
Sur le retour 2 dauphins nous accompagnent.
Le 2 février
Dernier jour à Treasure Beach, endroit magnifique et très attachant.
Journée plage et détente avant notre retour demain à Montego Bay.
Le 3 Février
Nous partons pour Montego Bay, point de départ de notre voyage en Jamaïque.
Nous prenons la route directe qui traverse les montagnes.
En chemin nous nous arrêtons à Y.S. (ce n’est pas une abréviation mais le nom du lieu !) pour visiter de très belles chutes dans un véritable jardin anglais avec chevaux et grands arbres moussus ! Splendide et inattendu.
Arrivée à l’hôtel (le même qu’à l’aller) et bon bain dans la piscine pour nous remettre des routes toujours aussi tortueuses, défoncées et étroites.
Le soir dîner de « clôture » au Marguerite’s, le même qu’à l’aller, mais quand on aime, on ne compte pas !
C’est toujours aussi bon et bien.
Le 4 Février
On rend la voiture et on décolle à 13 h 3O pour les djeuns direction Montréal et à 14 h pour nous, direction Paris via Détroit.
Globalement, La Jamaïque nous est apparue comme très accueillante et douce. Malgré une évidente pauvreté, les gens sont souriants, gentils et serviables (sauf au volant où ce sont de vrais guerriers !)
Nous n’avons pas ressenti d’insécurité, renommée tenace du pays, mais il est vrai que nous nous sommes abstenus de circuler le soir et nous n’avons fait que traverser Kingston, sans nous y arrêter.
Les prix sont assez chers pour le niveau du pays, mais partout quasiment identiques, que vous soyez dans un petit bar de plage ou dans un bel hôtel.
Nous avons fait un très beau voyage, intéressant et varié, avec un bon rythme mais sans excès, avec plusieurs expériences marquantes : Que Louise, de Latitude Jamaïca, qui l’a organisé en soit ici chaleureusement remerciée. Tout fut impeccable !